Prix Cap48 : du concret pour les personnes handicapées

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Pour la 5e année consécutive, la RTBF, soutenue par Trends-Tendances, a remis les trophées de l’Entreprise citoyenne dans le cadre de l’opération Cap48.

En collaboration avec la RTBF, la Régie Média Belge, Trends-Tendances et les Unions wallonne et bruxelloise des entreprises, Cap48 organise, chaque année depuis 2006, le Prix Cap48 de l’entreprise citoyenne. Objectif : récompenser les initiatives des entreprises en faveur de l’intégration des personnes handicapées dans trois domaines, l’emploi, l’accessibilité et la solidarité.

Cofely, catégorie “emploi”

Dans le domaine de l’emploi, c’est Cofely (ex-Axima, groupe GDF Suez) qui a été récompensée pour ses efforts dédiés aux personnes malentendantes par le biais d’une collaboration avec l’Institut royal pour sourds et aveugles (IRSA) et Manpower Unlimited (lauréate en 2009). “L’objectif n’est pas de faire du social pour l’image mais de permettre à des candidats valables de pouvoir exercer une fonction dans laquelle ils montrent des compétences”, souligne l’entreprise, confrontée à la difficulté récurrente de recruter des profils techniques.

En sus de soutenir l’IRSA sur les plans financier et logistique, Cofely y recrute certains diplômés. Plusieurs actions ont été prises dans ce but : préparation des équipes à la communication avec leurs nouveaux collègues, adaptation des moyens de sécurité (GSM spéciaux, etc.), préparation des personnes recrutées (avec présence éventuelle d’un interprète), cours de langue des signes aux personnes qui le souhaitent.

“Nos équipes se sentent soudées et motivées, dit-on chez Cofely. Vis-à-vis de la clientèle, nos techniciens rencontrant un handicap sont aujourd’hui des techniciens compétents et reconnus.”

Thalys International, catégorie “accessibilité”

S’agissant de l’accessibilité, c’est Thalys International qui a été saluée par le jury. Le projet récompensé est double. Il porte d’une part sur la rénovation du matériel roulant, par le biais du placement dans chaque rame de deux places adaptées aux personnes en fauteuil roulant et de toilettes adaptées à proximité. D’autre part, l’entreprise leur a élaboré une politique tarifaire ad hoc : les places dédiées sont placées en Comfort 1 mais proposées au prix le plus bas en Comfort 2 ; lors des promotions, le prix “fauteuil roulant” est aligné sur le prix le plus bas.

“Ces actions se conçoivent dans une optique de responsabilité sociétale, commente l’entreprise. Elles visent à conforter l’image d’un Thalys ouvert à tous et respectueux des particularités de chacun, et anticipent parfois la législation pour soutenir la diffusion de nouveaux standards de service.” Thalys souligne au passage le coût des aménagements ainsi que la perte de recettes liée à celle d’espace dans les rames et à la tarification adaptée. Un peu plus d’un millier de personnes ont bénéficié de ces tarifs l’an dernier.

Les Musées royaux, catégorie “solidarité”

En matière de solidarité, le jury a apprécié le programme “Equinoxe” des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, adaptant depuis 2001 les visites guidées pour les visiteurs déficients visuels, tant aveugles que malvoyants. Objectif : leur rendre accessibles les collections permanentes des musées royaux (Art ancien, Art moderne et Musée Magritte, entre autres) ainsi que les expositions temporaires par le biais d’audio-descriptions, de bibliothèques sonores, d’outils tactiles, des livrets rédigés en grands caractères ou en braille, etc.

Fondé sur des expériences outre-Atlantique, Equinoxe a bénéficié du soutien des associations de terrain. “Il était impensable de se lancer sans leurs conseils et avis critiques”, dit-on aux MRBA, où l’on conclut que “croiser un visiteur aveugle accompagné ou non dans nos salles est de moins en moins considéré comme une expérience surréaliste”.

Benoît July

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