Pourquoi le Belge déprime… et comment il peut s’en sortir

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Pour la 3e année consécutive, le travailleur belge est plutôt pessimiste et incertain à propos de son avenir, indique une étude de Towers Watson, qui livre ses 5 conseils pour maîtriser sa carrière.

Deux années de chiffres de croissance défaillants, la plus longue formation de gouvernement de l’histoire mondiale et la crise européenne qui met l’Irlande et la Grèce à genoux avant de s’attaquer à l’Espagne et Italie : “Rien d’étonnant à ce que ce bilan négatif déteigne sur le travailleur belge !”, conclut la nouvelle enquête de Towers Watson portant sur 28 pays.

L’incertitude domine donc chez les travailleurs européens ; la partie belge de l’enquête, avec 750 participants, donne des résultats similaires.

“L’entreprise a besoin de tout le potentiel de ses collaborateurs pour assurer sa survie à long terme”

“Dans les circonstances actuelles, l’entreprise a besoin de tout le potentiel de ses collaborateurs pour réaliser le processus de changement et préserver la survie de l’organisation à long terme”, prévient Towers Watson.

Malheureusement, peu d’entreprises réussissent à valoriser ce potentiel. Plus de la moitié des travailleurs belges sondés (54 %), estime que les organisations pour lesquelles ils travaillent ne sont pas suffisamment prêtes à entreprendre les changements qui s’imposent pour affronter l’avenir. Seuls 58 % affirment croire dans les objectifs et la stratégie de leur entreprise, “ce qui représente un score particulièrement bas quand on le compare avec celui des autres pays couverts par l’enquête”.

Les travailleurs se sentent “coincés” dans leur environnement de travail actuel, indique encore l’étude. Deux collaborateurs sur trois ne sont pas convaincus que les entreprises donnent suffisamment de possibilités de développement personnel et un sur trois pense qu’il est nécessaire de quitter son organisation actuelle pour pouvoir entamer une nouvelle progression dans sa carrière.

En outre, les travailleurs belges sondés (69 %) estiment qu’ils ne voient aucune relation entre leurs prestations et leur rémunération finale. “Cette donnée est confirmée d’ailleurs par le fait que seulement 40 % des entreprises font une distinction claire entre les collaborateurs de haut performance et ceux qui font simplement ce que l’on attend d’eux. Le résultat est un manque participation/implication dans pour l’entreprise, et ce qui paralyse le travailleur belge.”

Les travailleurs européens veulent sécurité et stabilité dans leur carrière

L’enquête ne donne donc pas d’image positive de l’état d’esprit des travailleurs belges, regrette Towers Watson. “Ces résultats ne sont pas étonnants, vu le contexte européen d’insécurité et les perspectives économiques décevantes. Tout cela démontre qu’il est plus que jamais important de se focaliser sur la définition et la communication d’un deal entre l’employeur et le travailleur.”

Seulement 28 % des entreprises présentent un deal explicite ou une proposition de valeur à l’intention des employés, auxquels les travailleurs peuvent adhérer. La qualité du leadership de la direction est cruciale dans une bonne politique de communication. “Pourtant, seuls 38 % des répondants ont confiance dans les dirigeants de leur organisation et se rallient au discours du management.”

Les travailleurs, au niveau européen souhaitent davantage de sécurité et de stabilité dans leur carrière. “Cela se traduit tant dans leur préférence pour les employeurs qui, pour attirer les meilleurs éléments, mettent en avant la sécurité d’emploi, que dans le package salarial dans lesquels les travailleurs privilégient manifestement aujourd’hui une pension assurée et suffisamment élevée. Ce qui est remarquable dans la situation belge, c’est que l’on observe les mêmes tendances pour les collaborateurs à haut potentiel et ceux à haut niveau.”

Le problème ? “Les travailleurs non seulement privilégient la stabilité, mais ils n’ont plus l’ambition et ni la confiance nécessaires pour aider l’entreprise à croître. Il faut à nouveau se focaliser sur l’innovation, la créativité et le développement personnel afin de sortir de ce cercle vicieux et donner à nouveau l’envie de contribuer pleinement à la réussite de la stratégie menée par l’entreprise. Il s’agit là peut-être du défi le plus important pour valoriser pleinement le potentiel des collaborateurs de l’entreprise.”

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5 conseils pour maîtriser votre carrière

A destination des travailleurs qui souhaitent maîtriser leur carrière, Towers Watson énumère les suggestions suivantes :

1. Réfléchissez à l’endroit où vos points forts peuvent être valorisés au mieux, même si cela peut signifier un changement de fonction, de département ou d’organisation.

2. Réfléchissez vous-même à une carrière à laquelle vous aspirez que vous ambitionnez et qui vous convient. Prenez en compte une perspective temporelle et répondez aux questions suivantes : Où veux-je me trouver dans les cinq/dix/quinze prochaines années ?

3. Soyez honnête ; parlez avec vos collègues et vos supérieurs de vos activités actuelles et de vos attentes concernant votre carrière et votre environnement de travail.

4. Ne cessez jamais d’apprendre ; en cours de récession, un recul sur le plan de développement des collaborateurs est clairement perceptible. Veillez à prendre vous-même en main votre développement personnel et à l’adapter quand cela s’avère nécessaire.

5. Parlez avec des personnes extérieures des perspectives professionnelles que vos points forts et vos expériences vous permettent d’envisager.

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