Pourquoi Colruyt a dû renflouer Bio-Planet et Dreambaby

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Le détaillant de Hal vient d’injecter 42 millions d’euros dans ses filiales spécialisées dans les produits bio et les articles pour bébés. Objectif : effacer leurs pertes reportées et soutenir leur croissance à venir. Les nombreuses ouvertures de magasins pèsent fortement sur les comptes des deux marques.

C’est une certitude : les enseignes Bio-Planet et Dreambaby constituent une priorité pour le détaillant de Hal, même si leur rentabilité ne semble pas encore au rendez-vous. Le leader belge de la distribution vient en effet de réinjecter des capitaux dans ses deux filiales spécialisées, l’une dans les produits biologiques, l’autre dans les articles pour bébés. Au total, pas moins de 42 millions d’euros ont été apportés par la maison mère pour renflouer les deux marques (30 millions d’euros pour Bio- Planet, 12 millions pour Dreambaby). Pourquoi une telle opération ?

En fait, il s’agit pour Colruyt d’effacer leurs pertes reportées. Bio-Planet et Dreambaby ont en effet bouclé leur dernier exercice sur des pertes nettes de respectivement 4,9 et 2,8 millions d’euros. Pour les deux chaînes, la comptabilisation des pertes reportées a engendré une diminution des capitaux propres et une réduction de l’actif net à une fraction du capital social. Une situation qui a déclenché la procédure dite de la sonnette d’alarme, prévue à l’article 633 du code des sociétés. Il a alors été décidé dans les deux cas de lancer une augmentation de capital, directement suivie d’une diminution de capital destinée à effacer les pertes reportées. Avec un poste ” pertes reportées ” ramené à zéro et un capital reconstitué à 29 et 13 millions d’euros, les deux enseignes ont à présent de quoi voir venir.

“Un investissement sur le long terme”

Mais comment expliquer ces pertes ? Du côté de Colruyt, qui réaffirme ” l’importance stratégique de Bio-Planet et Dreambaby “, on explique que ” l’ouverture de nouveaux magasins pour ces deux enseignes ainsi que l’extension du centre de distribution de Bio- Planet engendrent des coûts supplémentaires qui, à ce jour, n’ont pas encore complètement produit leurs effets bénéfiques sur le plan de la rentabilité. L’augmentation de capital doit soutenir la croissance future des deux enseignes. Il s’agit d’un investissement sur le long terme. ” La chaîne bio du groupe Colruyt compte à ce jour 25 points de vente chez nous, et le distributeur de Hal a annoncé son intention d’en ouvrir 10 nouveaux dans les deux ans qui viennent. Sa chaîne Dreambaby, quant à elle, devrait passer de 24 magasins aujourd’hui à quelque 35 points de vente à terme.

Observateur avisé du monde du retail, Gino Van Ossel attribue les pertes actuelles au manque d’expansion des deux chaînes. ” Le réseau de Bio-Planet et Dreambaby n’a pas encore atteint une échelle suffisante pour être rentable, dit-il. Mais Colruyt a tout intérêt à continuer car comme il est absent à l’étranger, il doit être fort en Belgique. Si d’autres distributeurs auraient déjà décidé d’abandonner un concept comme Bio-Planet, Colruyt croit fermement dans cette marque. Dreamland non plus n’était pas rentable au début, tout comme ColliShop, qui a commencé avec la vente à distance par catalogue et pour lequel la vraie croissance est venue grâce à l’e-commerce. ”

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