Trends Tendances

‘Pour doper ses marges, Adidas tire une balle dans le pied de ses revendeurs’

Ce n’est pas simple d’être propriétaire d’un magasin d’articles de sport aujourd’hui, surtout si l’un de vos principaux fournisseurs vous tire en quelque sorte une balle dans le pied en vous regardant droit dans les yeux…

C’est un peu ce qui arrive en ce moment avec la marque Adidas. L’équipementier allemand a décidé de se concentrer davantage sur ses ventes par Internet, au détriment du canal physique. Il faut dire que les ventes en ligne avaient déjà bondi de 59 % en 2016 et avaient franchi le cap du milliard d’euros. C’est énorme, mais le nouveau patron d’Adidas ne veut pas en rester là. Il a fixé comme objectif à ses équipes de viser le cap des… quatre milliards d’euros !

Évidemment, pour atteindre un objectif pareil, cela veut dire qu’Adidas va diminuer ses spots publicitaires télévisés pour se concentrer encore plus sur les ventes par Internet. Mais il n’y aura pas que les chaînes de télévision qui vont enregistrer un manque à gagner, ce sera aussi le cas des distributeurs indépendants d’articles de sports. En effet, Adidas a décidé de s’inspirer de la politique commerciale de son concurrent Nike. En clair, cela veut dire que les nouveaux produits – ou du moins certains d’entre eux – ne seront plus disponibles que sur le site web d’Adidas, et plus en magasin.

Le business du sport est parfois plus cruel que le sport lui-même…

Et ce n’est pas tout. Selon mes confrères de l’Echo, ces mêmes magasins spécialisés dans les articles de sport ne recevront que des quantités limitées des articles les plus populaires, les plus demandés. Sans compter que dans certains cas, les articles vendus sur le site web d’Adidas seront moins chers que ceux vendus par un distributeur indépendant… Bref, tout cela ne fait pas l’affaire des distributeurs d’articles de sport qui ont déjà du mal à se battre face à des géants comme Décathlon et sa politique de prix écrasés.

De son côté, la direction d’Adidas a fait ses calculs. En dopant ses ventes sur le Net, l’entreprise récupère les marges qu’elle versait aux distributeurs. En procédant de la sorte, elle espère donc doper également ses marges, qui sont pour l’instant plus faibles que celles de son concurrent Nike. À croire que le business du sport est parfois plus cruel que le sport lui-même…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content