Pour contrer les effets du Brexit, Philips se tourne vers l’Asie

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Le géant néerlandais de l’électronique Philips a l’intention de compter de plus en plus sur les marchés émergents afin de se parer contre les potentiels effets négatifs du Brexit, a-t-il annoncé lundi, mettant en garde contre une baisse du chiffre d’affaires et de possibles pertes d’emplois au Royaume-Uni.

“Je ne pense pas que nous ayons déjà vu un impact important”, a réagi auprès de l’AFP le directeur exécutif du groupe Frans van Houten. “Mais je suis certainement préoccupé par la situation.”

Philips a confirmé ses prévisions lundi, lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre, après un bénéfice net en hausse de 10%, à 423 millions d’euros, grâce notamment à la croissance à deux chiffres des marchés en développement.

“La menace du Brexit a réduit la demande en Grande-Bretagne et la livre est en chute”, a poursuivi M. Van Houten. “Cela veut dire que le chiffre d’affaires que nous avions là-bas se traduit en moins d’euros, ce qui est un vent contraire.”

Philips, qui emploie plus de 106.000 employés et opère dans plus de 150 pays, est “davantage protégé contre un seul incident dans un seul pays”, a précisé le directeur exécutif.

“Philips est capable de compenser dans d’autres pays (pour les pertes engendrées par le Brexit). Je peux me diriger vers les marchés en croissance. Nous avons vu de fortes performances en Inde et en Chine”, a-t-il dit, pensant qu’ils joueront un rôle de plus en plus important dans l’économie globale.

Avec plus de 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour Philips l’an dernier, le marché chinois est en seconde position derrière les Etats-Unis, tandis que l’Inde se trouve à la sixième place avec plus de 803 millions d’euros de ventes.

Pour le directeur exécutif du groupe, “il est possible” qu’un changement en Grande-Bretagne mène à des pertes d’emploi auprès des travailleurs de Philips: “Nous devons surveiller la situation avec prudence.”

Basé à Guildford, au sud-ouest de Londres, Philips Electronics a développé les produits de santé, d’éclairage et de bien-être au Royaume-Uni avant d’être intégré dans l’entreprise en 1947.

Le patronat britannique a pressé lundi le gouvernement de conclure un accord de transition post-Brexit d’ici à la fin de l’année, afin d’éviter des pertes d’emplois pour les entreprises qui doivent surmonter la sortie de l’Union Européenne.

Les milieux d’affaires craignent que le Brexit, prévu pour mars 2019, se traduise du jour au lendemain par de multiples complications administratives et des échanges avec le continent beaucoup plus coûteux.

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