PostNL rejette l’offre de bpost

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La poste néerlandaise, PostNL, a rejeté la “proposition non sollicitée et conditionnelle de rachat par la poste belge, bpost”, a-t-elle déclaré vendredi.

Bpost avait annoncé dimanche passé avoir émis une proposition de contrôle améliorée pour reprendre son homologue néerlandaise. Concrètement, elle proposait 5,65 euros (en cash et actions) par action PostNL, se disant prête à mettre 2,5 milliards d’euros sur la table. L’entreprise soulignait que l’offre ne serait concrète que si PostNL était d’accord avec la proposition.

L’offre n’avait pas vraiment suscité l’enthousiasme, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte jugeant qu’un rachat de PostNL par bpost serait un “pas dans la mauvaise direction”.

L’entreprise néerlandaise n’a pas été convaincue non plus. PostNL a confiance dans son avenir en tant qu’entreprise indépendante. De plus, il semble que l’offre était trop basse et trop risquée pour les actionnaires de la poste néerlandaise et que les conditions non financières n’étaient pas assez contraignantes.

Par ailleurs, PostNL se posait des questions quant à l’implication du gouvernement belge. La Belgique est actuellement l’actionnaire principal de bpost (51% des actions). La reprise de PostNL aurait réduit cette part à 40% mais selon la poste néerlandaise, cela n’aurait pas éliminé de facto le fait que le gouvernement pouvait exercer un contrôle sur l’entreprise.

Les travailleurs des deux côtés de la frontière avaient émis des craintes, la CGSP secteur Poste avait même décidé de déposer un préavis de grève et avait annoncé un plan d’action “à longue durée”.

Le conseil d’entreprise de PostNL soutient le rejet de l’offre

Le conseil d’entreprise central (COR) de PostNL soutient le rejet de l’offre de bpost par la direction de l’entreprise. La proposition de bpost n’est pas, selon le président du COR, Cees Degeling, “dans l’intérêt de PostNL et de ses collaborateurs ni dans celui de la société néerlandaise”.

Le conseil d’entreprise et la direction considèrent que l’indépendance de PostNL est pour l’instant la meilleure stratégie et que le gouvernement belge, qui est l’actionnaire principal de bpost, doit garder ses distances. “Le COR ne veut pas que les collaborateurs de PostNL soient confrontés aux situations en vigueur notamment chez Air France-KLM”, affirme-t-il, en référence à des ingérences du gouvernement français dans la compagnie aérienne.

Le COR est également d’avis, tout comme la direction, que les garanties données par bpost, notamment sur la conservation de l’emploi dans la division “poste”, ne sont pas suffisamment convaincantes. De toute façon, des emplois seront créés dans les divisions “logistique” et “colis”, sans l’aide de bpost, avance le conseil d’entreprise.

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