Port d’Anvers : la grève qui fait mal à Van Quickenborne

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Chaque jour de grève au port d’Anvers enfonce une nouvelle épine dans le pied du ministre fédéral des Pensions. Car le 2e port d’Europe représente 6,6 % de l’emploi flamand et 9,1 % du PIB de la Flandre… et chaque heure perdue lui coûte 1 million d’euros.

“SVP. Lamaneurs et autre personnel maritime. Je vous ai entendus et j’ai fait de sérieuses tentatives de concertations. Arrêtez cette grève qui paralyse notre économie”, lance le ministre des Pensions dans un tweet . Un gazouillis visiblement noyé dans les méandres de l’Escaut puisque la grève continue…

Les lamaneurs, le personnel chargé des opérations d’amarrage des navires, ont en effet maintenu leur mouvement de protestation contre la réforme des retraites. Cette réforme prévoit le recul de l’âge de leur pension à 62 ans. Même si l’action touche également les autres ports du pays, elle se fait surtout sentir dans les ports d’Anvers et de Zeebrugge. Les lamaneurs se sont lancés dans une grève perlée qui consiste à observer un temps de repos maximum après chaque opération de guidage, ce qui a réduit la circulation maritime pratiquement à rien.

Port d’Anvers : 1 million d’euros perdus par heure de grève

Lors de la manifestation générale du 30 janvier, on avait estimé que chaque heure de grève dans le deuxième port d’Europe représentait 1 million d’euros de perte en valeur ajoutée.

D’autres chiffres se révèlent encore plus inquiétants et doivent donner le tournis à Vincent Van Quickenborne. Selon Flanders Logistics, le port d’Anvers représente près de 150.000 travailleurs. En 2010, le complexe industriel et maritime a engendré une valeur ajoutée de 9,7 milliards d’euros, soit 9,1 % du PIB flamand. Le port est aussi à l’origine de 6,6 % des emplois au nord du pays.

A la lumière de ces chiffres, on comprend mieux que chaque jour de grève énerve un peu plus le ministre.

Fédéral vs Flandre : “C’est pas moi, c’est l’autre !”

Selon Ortwin De Vliegher, porte-parole du ministre des Pensions, beaucoup de demandes des grévistes relèvent en réalité de la compétence d’Hilde Crevits, ministre flamande de l’Environnement et des Travaux publics : au fédéral, ils ne peuvent pas faire grand-chose, assure-t-il.

Dans le même communiqué, le porte-parole de Vincent Van Quickenborne dément pourtant “refiler la patate chaude” à la collègue. Pour lui, cette mise au point ne cherche qu’à répartir les responsabilités.

Malgré d’intenses concertations et l’éclaircissement de nombreux points avec le ministre fédéral, les syndicats n’ont pas obtenu gain de cause et déplorent ces tours de passe-passe : “Ils veulent se refiler le rôle du méchant, déclarent-t-ils dans la Gazet van Antwerpen. Les autorités fédérales et régionales ne peuvent jouer au ping-pong. Il est grand temps qu’elles prennent leur responsabilité et s’assoient autour de la table pour trouver une solution commune avec les syndicats.”

En attendant une concertation avec le niveau régional, la grève continue et pèse de tout son poids sur l’économie flamande.

M.L.

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