Porno : ces 2 entreprises belges qui ont la banane

Moteur essentiel de l’existence humaine, le sexe fait vendre et génère une économie parallèle aux revenus phénoménaux. L’avènement du Web, cependant, a profondément changé la donne, laissant nombre de grands acteurs sur le carreau. Certaines entreprises tirent pourtant leur épingle du jeu. Notamment deux firmes belges, Belgo-Prism en Wallonie et Kudéta en Flandre.

Que pèse réellement l’industrie du porno en Belgique et dans le monde ? Lisez l’intégralité du dossier dans le magazine Trends-Tendances de ce jeudi 17 juin.

Véritable révolution en terre pornographique, le Web a complètement bouleversé le paysage de l’industrie du X au cours de ces dernières années. Tant sur le plan de l’abondance de l’offre que de sa gratuité. Aujourd’hui, un adolescent peut voir en quelques clics de souris plus d’images hard que son propre aïeul en l’espace de toute une vie. Et le plus souvent sans débourser le moindre euro.

Les grands empires du X n’en sont tous KO pour autant. Certains continuent même à se porter admirablement bien, à l’instar du Français Marc Dorcel, qui a pris le virage du numérique à temps avec une stratégie adaptée et dont le chiffre d’affaires ne cesse de croître d’année en année (le pape du porno français a propulsé son chiffre d’affaires de 7,1 millions d’euros en 2004 à 20 millions en 2009).

C’est également le cas de Dreamnex, leader européen de l’Internet de charme, qui affiche lui aussi des résultats en constante hausse (67,3 millions de chiffre d’affaires en 2009 contre 4,5 millions d’euros voici sept ans à peine). Connue pour avoir lancé en 2000 le site Sexyavenue.com (une boutique en ligne qui vend des sex toys, des DVD, des produits coquins et de la lingerie), cette entreprise française de 70 salariés a diversifié son offre au fil des ans en y ajoutant un site de rencontres en 2007 (Edenflirt.com et son million de membres) et, surtout, en acquérant la société belge Enjoy en 2008, premier réseau de webcams érotiques payantes en Europe. Une belle success-story “noir-jaune-rouge”, très discrète, lancée par Frank Vanleeuwe et Joeri De Leener et qui a été revendue aux Français de Dreamnex pour un montant avoisinant, dit-on, les 40 millions d’euros !

Le wallon Belgo-Prism et le flamand Kudéta tirent leur épingle du jeu

Les Belges ne sont effectivement pas en reste dans le business du X : preuve en est encore avec la PME wallonne Belgo-Prism, qui fabrique ses godemichés non loin d’Ath et les exporte aux quatre coins du monde. A la tête de cette PME basée à Grez-Doiceau, une femme qui se veut extrêmement discrète : Fanny Poelman, tombée un peu par hasard dans l’industrie du sexe il y a 20 ans déjà.

Aujourd’hui, sa petite entreprise de 10 salariés répartis sur les deux sites affiche un chiffre d’affaires annuel de 1,5 million d’euros, valorisé par un bénéfice de 38.000 euros pour l’année 2008. Apprécié pour la qualité irréprochable de ses pénis réinventés, Belgo-Prism affiche pas moins de 400 références dans son catalogue et s’enrichit parfois de commandes sur-mesure lorsque le client l’exige.

De l’autre côté de la frontière linguistique, la jeune entreprise flamande Kudéta vient de signer un important contrat aux Etats-Unis avec Vivid Entertainment, gros producteur mondial de films pour adultes. Sise à Anvers, cette “petite” société spécialisée dans la diffusion de contenus numériques a acquis les droits de diffusion du géant américain pour le marché de la VOD (les services de vidéo à la demande) en Europe, ce qui lui permettra d’élargir son offre pour ses clients européens, parmi lesquels Telenet et Belgacom TV.

“Nous ne sommes pas à proprement parler des producteurs de porno, mais je peux affirmer que nous sommes malgré tout aujourd’hui la première industrie du X en Belgique”, se vante Jurgen Claes, patron d’une entreprise de 35 salariés et au chiffre d’affaires en perpétuelle croissance, que le CEO estime à 4,5 millions pour l’année en cours.

Frédéric Brébant

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