Peugeot Citroën prêt à racheter Opel

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Le groupe français PSA (Peugeot Citroën) négocie le rachat des activités auto de General Motors en Europe, Opel et Vauxhall, qui sont en perte depuis 2000.

Le constructeur français PSA Peugeot Citroën a reconnu être en discussion avec General Motors en vue d’un accord au sujet des activités européennes du constructeur américain. Un communiqué publié aujourd’hui indique : “Le Groupe PSA confirme examiner avec General Motors, de nombreuses initiatives stratégiques visant à améliorer sa rentabilité et son efficacité opérationnelle, y compris une acquisition potentielle d’Opel / Vauxhall.

15 millards de dollars de pertes depuis 2000

Cette négociation fait suite à la déception manifestée par General Motors au sujets des résultats d’Opel et Vauxhall en 2016. Le groupe n’est pas parvenu à rentabiliser l’activité. Qui est en perte depuis 2000. GM a perdu 15 milliards de dollars depuis lors. La vente a été envisagée à au moins deux reprises. Le groupe américain, qui était passé par la case Chapter 11, avait finalement estimé stratégique de rester actif sur le marché européen. Malgré diverses restructurations, dont la fermeture de l’usine d’Anvers en 2010, l’abandon du marché russe, GM n’est jamais parvenu à redresser la barre. En 2016, c’est la perspective du Brexit qui a compliqué la tâche du groupe, actif en Grande-Bretagne avec la marque Vauxhall. Il occupe la sixième place en Europe.

Pour PSA Peugeot Citroën, un rachat porterait le groupe à la deuxième place européenne, juste derrière le groupe VW. Il pourrait dégager des économies d’échelle en partageant des éléments (plateformes, moteurs). Et pourrait accéder à la technologie de motorisation électrique dans laquelle General Motors a beaucoup investi. Le groupe GM vend un peu moins d’un million de voiture en Europe et y réalise 6,7% de part de marché, tandis que la français vend 1,44 milions d’auto sur le Vieux Continent et y contrôle 10%. Il pourrait donc frôler les 17%.

Résurrection d’un accord ancien

En fait les deux groupes se connaissent puisqu’ils ont déjà négocié un rapprochement en 2012, d’une autre manière. PSA, en difficulté, avait conclu une alliance avec GM, qui avait acquis 7% du capital du groupe français. Un accord de collaboration a été conclu pour développer des plateformes communes et organiser des achats en commun. Les liens se sont distendus en car la santé de PSA s’était détériorée. L’Etat français et un constructeur chinois, Dongfeng, ont participé à une augmentation de capital, à laquelle GM n’a pas souhaité participer. Pire, elle a même revendu ses parts un an plus tard (avec une petite plus-value).

Une partie des accords reste toutefois en vigueur. Ainsi Opel sort cette année des modèles sur une plateforme développée par PSA (notamment un mini SUV).Le successeur du monospace Opel Zafira devrait aussi être construit sur une base PSA. Mais une plateforme commune pour des petites voitures avait été abandonnée, de même qu’un petit moteur à essence.

Suivre le stratégie de Renault ?

Depuis ce divorce, la santé de PSA s’est grandement améliorée et celle d’Opel reste médiocre. Le partenaire français entre dans la négociation en meilleure position qu’il y a quatre ans. Dirigé par le CEO Carlos Tavares, qui n’était pas présent en 2012-2013, le groupe est redevenu rentable. Carlos Tavares, ancien numéro deux de Renault, connaît bien l’avantage des accords entre constructeurs, même quand il n’y a pas de fusion complète. Renault affiche une belle santé grâce à ses participations et ses accords avec Nissan et Daimler. Il produit des moteurs et des éléments pour bon nombre d’autres constructeurs. PSA peut aussi espérer tirer des économies d’échelles en intégrant ou en augmentant la collaboration avec Opel/Vauxhall.

Robert van Apeldoorn

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