Patriotisme : l’affaire Parmalat rebondit à Bruxelles

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La Commission européenne a demandé des explications à l’Italie sur les mesures protectionnistes prises pour sortir Parmalat des griffes du français Lactalis.

La Commission européenne a demandé des explications à l’Italie sur les mesures mises en oeuvre pour empêcher la prise de contrôle du groupe alimentaire national Parmalat par le français Lactalis, a indiqué vendredi une de ses porte-parole.

“Nous avons envoyé jeudi une lettre à l’Italie pour demander des informations supplémentaires sur ce qui a déjà été fait et ce qu’ils comptent faire”, a indiqué à l’AFP Chantal Hughes, porte-parole de Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur. Ce dernier devait aussi avoir un entretien bilatéral sur le sujet vendredi avec Giulio Tremonti, ministre italien des Finances, en marge d’une réunion des ministres européens des Finances à laquelle ils participent tous les deux à Gödöllö, à une trentaine de kilomètres de Budapest.

“Le bon niveau du patriotisme économique, c’est le niveau européen !”

Lactalis a annoncé voici deux semaines être monté à 29 % de Parmalat, ce qui pourrait lui permettre de prendre de facto le contrôle du groupe, dont le capital est très éclaté, lors de l’élection du conseil d’administration durant la prochaine assemblée générale des actionnaires.

Au lendemain de cette annonce, le gouvernement italien avait adopté un décret permettant aux entreprises de repousser leur assemblée générale jusqu’à fin juin. Parmalat a décidé cette semaine de faire usage de cette possibilité, et Lactalis a déposé un recours judiciaire contre ce report, qui semble surtout destiné à laisser à une alliance italienne le temps de se mettre en place pour lui barrer la route.

Rome a aussi annoncé la future création d’un fonds d’investissement qui pourra acquérir des parts dans les groupes stratégiques du pays pour les défendre contre des OPA hostiles, s’inspirant d’une mesure prise fin 2008 par la France.

Dans une interview fin mars sur la radio française RTL, Michel Barnier avait noté que, s’il ne savait “pas encore ce que le gouvernement italien compte faire précisément”, il comptait “regarder de très près si les règles européennes sont respectées.” “Le bon niveau du patriotisme économique, c’est le niveau européen !”, avait-il ajouté, mettant ainsi implicitement en garde contre des mesures de protectionnisme national en Europe.

Trends.be, avec Belga

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