Partena reprend les activités de mutualité de Securex

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Annoncée sans fracas en décembre dernier, la fusion entre Partenamut (et son équivalent flamand) et la mutualité Securex est désormais officielle. Le régulateur, l’Office de contrôle des mutualités, vient de donner son feu vert. A partir du 1er janvier 2017, tous les affiliés Securex passeront sous la bannière Partena. Le regroupement dans le secteur ne fait que commencer.

“Cher client, à partir du 1er janvier 2017, les Mutualités Libres Securex et la Mutualité Partena unissent leurs forces. Ensemble, nous continuons à vous servir sous le nom de la Mutualité Libre Partena. ” C’est par ces mots que débutait le mail envoyé le mercredi 12 octobre dernier à tous les affiliés Securex. Avec l’assurance que les contrats seront maintenus avec de nombreux avantages supplémentaires. Pas de communiqué officiel, juste une annonce aux affiliés. Est-ce à dire que la fusion se déroule sans encombre ?

Il semble bien que cette fusion Securex-Partena ne soit que le début d’un regroupement dans le secteur.

” Par rapport à la fusion entre Euromut et Partena en 2013, cette fusion est très simple, explique Alex Parisel, directeur général de Partenamut. Les 100.000 affiliés de Securex vont passer, quasi à parts égales, chez nous et chez nos collègues néerlandophones de Partena ZF. Il n’y a aucun problème de redondance d’agences puisque Securex n’en avait pas et qu’au fil des années, ils avaient beaucoup outsourcé. Sur les 80 employés, une dizaine ont rejoint les services B to B de Securex et nous avons repris le solde. Ils sont d’ailleurs déjà au travail chez nous. Nos sièges étant situés dans les deux mêmes villes, Bruxelles et Gand, la mobilité du personnel a aussi été simple à régler. Seuls 5 % ont dû faire l’objet d’un arbitrage. Cette fusion est une opération blanche, c’est une CCT 31bis classique. ”

Stratégie de regroupement

Depuis quelques années, les mutuelles sont clairement sous pression. D’une part, les dotations pour les frais administratifs sont en baisse (120 millions d’euros depuis 2015) et les tâches demandées par le législateur ne cessent de se compliquer. Ajoutez-y la sixième réforme de l’Etat et la situation devient très difficile pour les petits acteurs du secteur.

” Il faut savoir que les mutuelles sont, elles aussi, soumises à MiFID (la directive sur les marchés d’instruments financiers, Ndlr) et Solvency II (la réforme réglementaire du monde des assurances ; Ndlr), poursuit Alex Parisel. Ce qui n’est pas sans conséquence sur vos ressources financières. A cela s’ajoutent des investissements technologiques conséquents. Il devient donc nécessaire de trouver des synergies pour atteindre une vraie taille critique. Enfin, le secteur va dans le sens d’une régionalisation. Les régions ont des spécificités auxquelles il faut pouvoir répondre. Je pense, entre autres, aux assurances autonomie. Il est donc plus facile de servir les affiliés en fonction de leur résidence et d’investir de façon intelligente en fonction des dispositions légales régionales. ”

Pacte d’avenir

Il semble bien que cette fusion Securex-Partena ne soit que le début d’un regroupement dans le secteur. La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block souhaite conclure un pacte d’avenir avec les mutualités. Ce pacte, toujours en négociation avec les différentes familles de mutuelles, souhaite faire évoluer le secteur vers un rôle plus proactif de conseils, d’accompagnement et de services.

” C’est un vrai défi, conclut Alex Parisel. Ce pacte établit aussi un nombre minimum d’affiliés pour poursuivre ses activités. Fixé actuellement à 75.000, cela pourrait signifier une série de fusions. Une dizaine de mutualités pourraient disparaître. Nous n’avons donc fait qu’anticiper le mouvement… ”

Signalons que si Securex cède ses activités de mutualité, elle demeure active dans le domaine du B to B avec ses services en direction des entreprises et des indépendants comme le secrétariat social, le guichet d’entreprises et la caisse d’assurances sociales.

Par Xavier Beghin.

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