Olivier Vanderijst (SRIW): “Notre job, c’est d’aider à créer de grandes entreprises wallonnes”

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La firme Wanty a racheté Ronveaux pour constituer un puissant groupe de construction. La SRIW a soutenu cette opération, en entrant au capital du groupe.

La SRIW a participé au rachat de Ronveaux par Wanty. En quoi le rachat d’une entreprise wallonne par une autre entreprise wallonne justifie-t-il l’injection de quelque 10 millions d’euros de fonds publics ?

En une seule opération, nous rejoignons deux de nos priorités. D’une part, nous contribuons à la création d’une grande entreprise. Le tissu économique a besoin de ces entreprises de plus de 1.000 travailleurs (le nouvel ensemble en comptera 1.500), car les externalités positives sur la sous-traitance sont alors plus importantes. Cette croissance aidera aussi à développer l’activité en dehors du territoire wallon. Wanty est déjà actif en France et devrait s’internationaliser plus encore.

D’autre part, nous aidons à la réussite d’une transmission d’entreprise. C’est un des défis de l’économie wallonne, où l’on recense beaucoup de sociétés familiales. Une transmission mal ficelée peut amener pas mal de difficultés. Ici, nous avons un beau projet, avec des activités complémentaires et le maintien de centres de décision en Wallonie.

Les entreprises wallonnes sont un peu frileuses en matière de croissance externe. La SRIW envisage-t-elle de les soutenir davantage dans cette voie ?

Nous le faisons déjà depuis plusieurs années, y compris en finançant des acquisitions à l’étranger. Ces derniers temps, nous avons travaillé pour la croissance externe de la Sonaca et de CMI notamment. Pour revenir au cas de Wanty, le rachat de Ronveaux s’inscrit aussi dans une recherche d’activités complémentaires, qui permettre au groupe d’être plus présent dans les chantiers d’infrastructures électriques et de télécommunications. Nous connaissions les deux entreprises car nous les avions déjà accompagnées lors de précédentes acquisitions.

Ce rachat est le plus gros investissement de l’histoire de Wanty, qui doublera quasiment ses effectifs après cette opération. La Wallonie ne manque-t-elle pas d’entrepreneurs avec une telle ambition ?

Wanty est un groupe qui affiche clairement ses ambitions de croissance. Pour croître, il faut de l’ambition bien entendu, mais il faut aussi être prêt à faire entrer d’autres actionnaires. J’ai parfois l’impression que certains entrepreneurs wallons ne veulent pas partager le pouvoir dans la société et préfèrent dès lors ne pas trop grandir. Heureusement, il y a de plus en plus de contre-exemples. En fait, l’argent appelle l’argent. Il y a chez nous peu de gens qui ont réussi de gros exits. Nous n’avons pas encore ces Coucke ou Balcaen qui ont gagné beaucoup d’argent et le réinvestissent ensuite dans le tissu économique. Peut-être que cela viendra après les rachats comme ceux d’Inula (Pranarôm) ou Ogeda.

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