Novartis va débourser 8,7 milliards pour la biotech AveXis

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L’entreprise pharmaceutique suisse Novartis va racheter la biotech AveXis pour 8,7 milliards de dollars (7 milliards d’euros), a-t-elle annoncé lundi. Ce laboratoire américain est actif dans la thérapie génique et travaille sur l’amyotrophie spinale.

La transaction se monte à 218 dollars pour chaque action AveXis, a précisé lundi Novartis. Le gros montant que s’apprête à débourser le laboratoire établi à Bâle représente une somme dépassant de 88% le cours de clôture du titre AveXis vendredi sur le Nasdaq, la Bourse américaine des valeurs technologiques.

Une solide prime que Novartis justifie notamment par le fait que l’acquisition d’AveXis s’inscrit dans la stratégie à long terme du groupe. Elle vient renforcer le coeur de métier du laboratoire rhénan lui offrant, tout comme à ses actionnaires, un important potentiel de création de valeur.

Novartis motive aussi l’opération par l’intégration d’un traitement expérimental appelé AVXS-101 contre l’amyotrophie spinale (SMA), une maladie génétique infantile dégénérative rare. La transaction doit en parallèle apporter au géant pharmaceutique des bords du Rhin une extension de ses capacités de production de thérapie génique.

Le traitement AVXS-101 développé par l’entreprise établie à Bannockburn, dans le grand Chicago, a reçu de la part de l’Agence sanitaire américaine (FDA) le statut de percée thérapeutique. L’Agence européenne des médicaments lui a pour sa part octroyé la désignation “Prime” et son homologue japonaise celle de “Sakigate”.

La SMA constitue la première cause génétique de décès chez le nourrisson, avec un taux de mortalité de 90% avant le second anniversaire, a précisé Novartis. La maladie concerne une naissance sur 6.000 à 10.000. En conférence téléphonique, le directeur général de Novartis, Vasant Narasimhan, a indiqué que ce traitement dispose d’un “potentiel de revenus de plusieurs milliards de dollars”.

Alors que son homologation outre-Atlantique est attendue en 2019, il devrait apporter une première contribution aux revenus comme au bénéfice par action à compter de l’année suivante. Mais l’opération risque dans un premier temps de peser sur le bénéfice net de base des exercices 2018 et 2019, a averti l’Américain d’origine indienne Vasant, lequel a succédé en février à son compatriote Joseph Jimenez.

Sa finalisation, acceptée à l’unanimité par les deux conseils d’administration, doit survenir en milieu d’année.

Novartis s’est toutefois assuré le droit d’étendre le délai de conclusion de la transaction au-delà du 6 juillet. Mais si le groupe bâlois devait exercer cette option, le prix de rachat gonflerait à 255 dollars par action AveXis, soit un supplément de 37 dollars. Le géant bâlois se propose de régler la transaction en liquide. Pour ce faire, il recourra à ses fonds propres – notamment une partie des 13 milliards de dollars issus de la cession à GlaxoSmithKline (GSK) de ses parts minoritaires dans l’ex-unité commune sur les médicaments sans ordonnance, annoncée fin mars – et un emprunt à brève échéance.

Parmi les autres atouts dont dispose AveXis, Novartis mentionne une plate-forme de production de thérapies géniques concentrée sur les troubles du système nerveux central. L’entreprise des rives du lac Michigan travaille aussi à un traitement expérimental contre le syndrome de Rett (RTT), une autre maladie génétique infantile rare provoquant un handicap mental et des atteintes motrices sévères.

Dans le cadre de l’accord portant sur la transaction, les deux partenaires ont négocié des pénalités de rupture. Si Novartis devait se désengager de ses obligations, il lui en coûterait 437 millions de dollars. A l’inverse, si AveXis acceptait une offre plus élevée, elle devrait verser au géant bâlois 284 millions de dollars.

L’acquisition de la firme américaine fondée en 2010 n’a visiblement pas suscité d’émois particuliers du côté des investisseurs. Vers 10h00 à la Bourse suisse, le titre Novartis progressait de 0,41% à 78 francs, en ligne avec l’indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI), lequel gagnait dans le même temps 0,51% à 8.714 points.

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