Nouvelle grève des employés de fastfoods américains

© Reuters

Des milliers d’employés de McDonald’s et autres chaînes de restauration rapide ont prévu jeudi une nouvelle journée de grève aux États-Unis pour réclamer de meilleurs salaires et un meilleur traitement.

Les grévistes réclament un salaire minimum de 15 dollars de l’heure, soit plus du double de l’actuel salaire minimum de 7,25 dollars payé par de nombreux fastfoods, et la possibilité de se syndiquer.

Le mouvement, qui avait démarré en novembre à New York avec 200 grévistes, s’est depuis élargi. En juillet, sept villes y ont participé, dont New York, Chicago et Detroit, et jeudi, les organisateurs du mouvement prévoyaient des grévistes dans une cinquantaine de villes, dont New York, Boston, Chicago, Denver, Detroit, Hartford, Houston, Los Angeles, Memphis, Milwaukee, Oakland, Raleigh ou Tampa.

“La plupart de ces employés ont des enfants et essayent de faire vivre leur famille (…) et leur salaire médian (y compris dans des positions d’encadrement) est de 9,08 dollars de l’heure, soit bien en-dessous du seuil de pauvreté pour un employé qui a la chance de travailler 40 heures hebdomadaires”, a souligné Mary Kay Henry, présidente internationale de la SEIU, syndicat d’employés qui a apporté son soutien aux protestataires. Ce ne sont plus, comme dans le passé, des adolescents, a-t-elle souligné.

En outre, beaucoup de ces salariés ne travaillent pas à plein temps. Et ils ne peuvent pas compter sur les pourboires, contrairement à ceux des bars et restaurants.

Si le salaire minimum avait suivi l’inflation ou la moyenne des salaires ces 50 dernières années, il serait d’environ 10 dollars de l’heure, faisait récemment remarquer le New York Times dans un éditorial consacré à ce mouvement.

Pour toutes ces raisons, Devonte Yates, qui travaille dans un McDonald’s de Milwaukee, a décidé de faire grève jeudi pour la troisième fois, ainsi, dit-il, que les sept collègues de son McDo.

“Ils ont les moyens de nous payer plus” A 21 ans, il est père d’un enfant, travaille de 9 à 15 heures par semaine, même s’il aimerait travailler plus. “Je travaille dur, et je dois être traité comme quelqu’un qui travaille dur. Je ne suis pas apprécié”, explique-t-il à l’AFP. Sa durée de travail varie d’un jour à l’autre. Il sait qu’une grève n’y suffira pas, mais espère qu’à terme, les employés des fastfoods, qui sont plus de trois millions aux États-Unis, seront augmentés.

Il risque de perdre son emploi mais n’a pas peur. “Je défends mes droits”, “c’est une bonne cause”, ajoute-t-il. “Nous allons devoir nous battre, mais au final, je pense que nous obtiendrons quelque chose. Ils ont les moyens de nous payer plus”.

A St Louis, Shanon Lilliae, 22 ans, devait elle aussi se mettre en grève. Avec deux enfants de 3 et 4 ans, elle travaille 30 heures par semaine chez Wendy’s, avait commencé il y a neuf mois à 7,35 dollars de l’heure, a été augmentée après six mois de 5 cents (3,75 centimes d’euro). Une heure de bus pour aller travailler, et découvrir parfois raconte-t-elle qu’ils n’ont pas besoin d’elle ce jour-là. “Et je reprends le bus pour une heure”. “Et quand je reçois ma paye, avec deux enfants, c’est très dur”, ajoute-t-elle, expliquant qu’elle ne peut jamais payer tout ce qu’elle doit.

Elle aime son travail, “rencontrer des gens”, mais rêve de gagner “9 ou 10 dollars” de l’heure.

Elle a peur de perdre son travail si elle se met en grève. “Mais je veux le faire, car c’est quelque chose auquel je crois”, ajoute-t-elle. “Il faut faire quelque chose”. Comme Devonte Yates, elle n’a pas d’assurance maladie. Jusqu’à présent, le secteur de la restauration rapide a fait la sourde oreille à ces revendications.

McDonald’s avait souligné lors du précédent mouvement en juillet que les contrats des employés dépendent des franchises, qui gèrent plus de 80% de ses restaurants dans le monde. Les employés “reçoivent des salaires compétitifs et ont accès à toute une série d’avantages pour leurs besoins personnels”, avait ajouté la chaîne.

L’Association nationale des restaurateurs a elle estimé qu’un salaire de 15 dollars de l’heure obligerait les restaurants à employer moins de personnel.

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