Nouveautés et prototypes au Mondial de l’automobile de Paris (en images)

La nouvelle Renault Trezor. © AFP

Des dizaines de milliers de professionnels et de journalistes ont commencé à arpenter dès l’aube les travées du Parc des expositions, transformé en sanctuaire à la gloire de l’automobile individuelle. Le grand public sera admis à partir de samedi, jusqu’au 16 octobre.

Volkswagen, en plein virage stratégique un an après le scandale des diesels truqués, a ouvert le bal avec un prototype, l'”I.D” censé préfigurer une voiture capable de franchir jusqu’à 600 km entre deux recharges, à l’horizon 2020.

Chez Renault, on présente un coupé flamboyant, “Trézor”, dont le style “préfigure la nouvelle gamme Renault (…) qui va venir dans quelques années”, selon le PDG Carlos Ghosn.

Et PSA, autre constructeur français ayant opéré un spectaculaire rétablissement de ses comptes, présente la nouvelle petite Citroën C3 et les 4×4 urbains 3008 et 5008 “pour répondre aux attentes de nos clients”, a souligné le président du directoire Carlos Tavares.

Le secteur tout entier s’est remis d’aplomb en Europe après la profonde crise de 2008-2013: la croissance des immatriculations de voitures particulières neuves depuis début 2016 s’établit à 6,1% en France et 8,1% dans l’UE.

Les constructeurs, pour amortir les retournements de cycles, se tournent encore davantage vers l’international. Carlos Tavares a confié jeudi qu’il serait, la semaine prochaine, en Iran, pour concrétiser le plan de retour de PSA dans ce pays au marché prometteur.

Mais au-delà des ambitions de conquête d’un monde qui n’a jamais autant acheté de voitures – 87 millions en 2015 contre 62 millions en 2009 -, les constructeurs doivent relever plusieurs défis.

Evolution du modèle économique

On pense évidemment à Volkswagen dont le credo électrique ne fait pas oublier qu’il n’a pas soldé toutes les conséquences du truquage de 11 millions de moteurs diesel, parti des Etats-Unis.

“Les montants de la sanction évoquée sont considérables mais une fois qu’on saura, on pourra repartir et nous espérons redevenir rentables peut-être dès 2016”, a indiqué jeudi le patron de VW, Matthias Müller.

“Nous avons fait une grande erreur et sommes en train de la corriger”, a-t-il ajouté. “On essaie de regagner la confiance de nos clients”.

Malgré les dizaines de milliards d’euros que l’affaire pourrait coûter à VW, il s’est dit “très confiant sur la capacité de survie de ce groupe. Nous sommes un groupe solide, pas d’inquiétude là-dessus”.

Le secteur tout entier est entré dans l’ère du soupçon. En France, une commission d’experts a confirmé des décalages parfois énormes entre les émissions polluantes des automobiles en usage réel, et celles de leurs fiches techniques, et laissé ouverte la question d’une triche chez d’autres constructeurs, malgré leurs dénégations.

Or, les normes d’émissions sont sur le point de devenir plus strictes, imposant de réduire à la fois les émissions nocives d’oxydes d’azote (NOx) au nom de la santé publique et celles de CO2, l’une des causes du réchauffement climatique.

Les motorisations diesel risquent d’en faire les frais. “Du point de vue des nouveautés présentées, le salon de Paris donne le coup d’envoi d’une forme d’adieu au diesel de la part des constructeurs”, a jugé le spécialiste automobile allemand Ferdinand Dudenhöffer.

De fait, les marques, dont VW mais aussi Opel, Renault (avec une Zoé à l’autonomie quasi doublée) et Mercedes, insistent à Paris sur leur engagement envers la mobilité électrique.

Fournisseurs de plus gros volumes dans l’immédiat, les 4×4 urbains de série règnent sur les stands avec outre les Peugeot 3008 et 5008, les Renault Koléos, Toyota C-HR, Skoda Kodiaq, Seat Ateca, Audi Q5 et BMW X2.

Autre grande tendance, le passage de la propriété à l’usage. Entre autres, VW et PSA s’affirment décidés à négocier ce passage de constructeur de machines à “fournisseur de mobilité” (autopartage, covoiturage…)

Quelque 200 marques sont représentées au Mondial. Mais au moins sept (Ford, Mazda, Volvo, Aston Martin, Lamborghini, Bentley et Alpine) manquent à l’appel, sceptiques sur la pertinence commerciale de l’événement.

Les organisateurs répliquent que le salon de Paris, dont les racines remontent à 1898, reste l’événement du genre le plus populaire: 1,25 million de personnes lors de sa dernière édition en 2014. Il est organisé tous les deux ans en alternance avec Francfort (Allemagne).

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