“Nous avons été épargnés par l’Internet : cela va-t-il durer ?”

© Montage Belga/PG

Le patron de Bpost a répondu aux questions des parlementaires réunis en commission Infrastructure de la Chambre. Johnny Thijs a réaffirmé son objectif : “Assurer notre viabilité économique sur un marché libéralisé et avec des volumes de courrier en baisse.”

Bien que la Poste belge soit parvenue, en 2010, à limiter les dégâts en termes de recul des volumes de courrier, une chute globale de 15 % est attendue dans les années à venir, a déclaré ce vendredi Johnny Thijs, administrateur délégué de Bpost, en commission Infrastructure de la Chambre.

“Avec un recul limité à 1 % l’an dernier, les volumes ont moins baissé en Belgique que dans les autres pays européens, à l’exception de la Suisse, a-t-il chiffré. Jusqu’à présent, nous avons été relativement épargnés par la concurrence de l’Internet. Cela va-t-il durer ?”

Dans le détail, l’entreprise publique table sur une chute de 24 % du volume des envois adressés et de 2 % pour les envois non adressés tandis que le segment “paquets”, lui, devrait bondir de plus de 40 %. “Nous avons fait du bon travail mais nous devons continuer car demain sera plus difficile qu’aujourd’hui”, a affirmé Johnny Thijs aux parlementaires.

Bpost : “Notre objectif : assurer notre viabilité économique sur un marché libéralisé et avec des volumes de courrier en baisse”

Début février, quatre parlementaires socialistes avaient saisi Maggie De Block, présidente de la commission Infrastructure, afin que le responsable vienne s’expliquer, entre autres, sur le plan stratégique 2011-2015 de la société.

Ce dernier prévoit notamment la transformation des cinq centres de tri actuels (Bruxelles, Charleroi, Liège, Anvers et Gand) en centres de courrier industriels (Industrial Mail Centres, IMC) dont les activités seront “fortement étendues”. Ces cinq IMC assureront le tri régional du courrier jusqu’à l’adresse du destinataire, seuls les centres de Charleroi, Gand et Bruxelles se chargeant du tri national.

En d’autres mots, le courrier ordinaire sera prêt à être distribué dès sa sortie des IMC, ce qui aura pour conséquence de réduire le travail de tri effectué actuellement par les facteurs dans plus de 400 bureaux de distribution.

“Notre objectif est d’assurer notre viabilité économique sur un marché libéralisé et avec des volumes de courrier en baisse”, a encore précisé Johnny Thijs, rappelant qu’aucun licenciement sec n’est prévu. Les années à venir ne “signifieront pas la fin du travail du facteur car l’activité de distribution ne s’arrêtera jamais, a-t-il poursuivi. Au contraire, nous espérons que les facteurs occuperont toujours une place centrale dans l’entreprise”, grâce entre autres à l’introduction de nouveaux produits.

Direction et syndicats se retrouveront le 31 mars en commission paritaire. Quant à la problématique de l’impact du plan stratégique sur les déplacements des travailleurs, elle sera abordée avec les représentants des travailleurs dès le mois d’avril.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content