Nassonia: “La messe est dite”, regrette Eric Domb

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L’adoption, jeudi soir, par le conseil communal de Nassogne (province de Luxembourg) d’un nouveau cahier des charges permettant la location, pour neuf ans, de lots de chasse repris dans le périmètre du projet Nassonia, enterre de facto ce projet de sanctuarisation de quelque 1.500 hectares de forêt porté par la Fondation Pairi Daiza, a réagi vendredi son président, Eric Domb.

“Ne nous voilons pas la face. La messe est dite. En approuvant la proposition de leur collège, la majorité des conseillers communaux ont de facto enterré le projet ‘Nassonia’ porté par la Pairi Daiza Foundation, ses amis et tous les partisans d’une approche plus durable et responsable de la gestion de nos richesses environnementales”, écrit Eric Domb dans une lettre ouverte adressée “à tous les amis de Nassonia”.

S’il dit accepter la “décision souveraine” de la commune de Nassogne, le patron de Pairi Daiza n’en regrette pas moins un “gâchis” et une “occasion manquée”. Et décoche au passage des flèches à l’endroit des “chasseurs affairistes, qui obtiennent le droit d’à nouveau nourrir le gibier de façon intensive pour ensuite le chasser à cor et à cri” ainsi qu’à l’adresse des édiles communaux pour qui “une parole donnée n’est pas une parole tenue, la signature d’un pré-accord n’engage à rien et les promesses d’un dialogue valent bien peu face aux sirènes de l’argent facile et les pressions exercées par le lobby des chasseurs.”

“Peut-être sommes-nous arrivés trop tôt avec ce projet. Peut-être certains esprits ne sont-ils pas encore suffisamment ouverts pour comprendre cette nécessité de revoir les règles de vie commune avec nos milieux naturels. Sans doute certains manquent-ils encore de courage pour résister à l’appel de l’argent lancé par quelques milliardaires amoureux de la gâchette. Soit. J’en prends personnellement acte”, poursuit, non sans amertume, Eric Domb.

Malgré la porte laissée entrouverte par le majorité communale de Nassogne, le président de la Pairi Daiza Foundation affirme, dans sa lettre, qu’il “referme le dossier ‘Nassonia'” et ajoute qu’il “n’en rouvre pas d’autres” et qu'”il n’y a pas de ‘Plan B'”.

“D’aucuns, au sein des instances de la Région wallonne notamment, ont affiché publiquement leur enthousiasme et leur intérêt pour ‘Nassonia’. J’estime que c’est dorénavant à eux qu’il revient de poser les gestes forts qui pourront nous laisser penser que la volonté qui est la nôtre est partagée par des décideurs politiques, et que des projets tels que celui que nous portions peuvent aujourd’hui être envisagés en Wallonie”, poursuit l’ancien président de l’Union wallonne des entreprises (UWE).

“L’échec de ‘Nassonia’ n’est pas le nôtre. Laissons-le à d’autres, qui se reconnaîtront”, conclut Eric Domb, après avoir chaleureusement remercié tous les soutiens reçus depuis la présentation du projet Nassonia en juin 2016.

Ce vendredi, le ministre wallon de la Nature et de la Forêt, René Collin, a annoncé qu’il allait lancer un appel à projets relatif à la mise en oeuvre d’un projet de type Nassonia sur la forêt domaniale de Saint-Michel-Freyr, située dans le même massif forestier à cheval sur plusieurs communes dont Nassogne et Saint-Hubert. Le ministre wallon a dit espérer que la Fondation Pairi Daiza se montrerait intéressée.

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