Moins d’effectifs que prévu à la SNCB en 2020

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La SNCB prévoit de réduire ses effectifs plus que prévu dans son plan initial, selon le nouveau plan d’entreprise présenté aux administrateurs vendredi dernier, rapporte jeudi L’Echo.

“On risque de manquer d’effectifs très rapidement. Au premier semestre, il y avait déjà un déficit de 700 travailleurs, principalement au niveau des métiers qui font rouler les trains, par rapport au budget fixé par la SNCB initialement. Il faut un plan de recrutement plus engagé”, souligne Pierre Lejeune, secrétaire national de la CGSP Cheminots. “L’ajustement n’est pas logique car il est en-dessous du budget prévu. Selon le bilan semestriel, 19.321 ETP étaient nécessaires début juillet pour remplir le cadre. Or, on en comptait 18.639”, surenchérit Marianne Lerouge de la CSC-Transcom.

L’entreprise prévoit de travailler avec un effectif de 16.955 agents équivalent temps plein (ETP) en 2020, soit une réduction de près de 18% par rapport à 2014 (20.628 ETP). Pourtant, dans son plan initial, l’effectif prévu pour 2020 était de 17.241 ETP. La SNCB réduit donc la voilure de près de 300 agents de plus. Elle espère toutefois engager environ 100 agents dans le cadre de la lutte antiterrorisme pour combler le trou.

Le ministre de la Mobilité, François Bellot, répondait toutefois sur Bel RTL jeudi matin, que 30% des travailleurs allaient partir à la retraite dans les quatre prochaines années et que, compte tenu notamment de la digitalisation grandissante (certaines gares vendent plus de 50% des billets par le biais des automates), “on a besoin de moins de personnel, mais on aura besoin de plus de conducteurs de train demain. La voilure va être réduite dans certains métiers mais augmentée dans d’autres”, faisant référence à des transferts possibles entres postes.

“La reconversion en interne est possible, et nous sommes pour, mais tout n’est pas possible”, note Marianne Lerouge. “On ne peut pas demander à un administratif d’aller conduire un train”, ajoute Pierre Lejeune.

La SNCB, selon L’Echo, justifie également l’ajustement par une perte de trafic (de 1% environ) en 2016 liée aux attentats du 22 mars. “C’est une vision négative contrairement à la réelle ambition d’augmenter l’offre présentée la semaine dernière dans le plan de transport. Nous avons l’impression d’une marche arrière sur le long terme. Il faut des moyens humains et financiers supplémentaires”, précise la représentante CSC, qui attend du politique qu’il suspende la diminution de la dotation. “Il faut pouvoir offrir autre chose; une meilleure qualité de services, de la ponctualité, des gares plus attrayantes et des parkings aux alentours”, note pour sa part le représentant CGSP.

“La SNCB fixe toujours des échéances qu’elle ne tient finalement pas. De toute façon, nous sommes encore très loin de la stabilisation. Il faut un cash flow d’au moins 65 millions d’euros. Or, seuls 2 millions ont été dégagés au premier semestre”, conclut le représentant CGSP.

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