Mieux comprendre les élections sociales (graphique)

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Comme tous les quatre ans, les élections sociales sont de retour. En préparation depuis cinq mois selon une procédure précise, elles se tiendront durant deux semaines, du 9 au 22 mai.

Mieux comprendre les élections sociales (graphique)
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Objet ? Désigner les représentants des travailleurs dans deux organes participatifs au sein des entreprises : le comité pour la prévention et la protection du travail (s’il y a au moins 50 travailleurs) et le conseil d’entreprise (s’il y a au moins 100 travailleurs). Ces deux organes ont essentiellement des compétences d’avis. Le premier permet aux salariés de suggérer des améliorations pour les conditions de travail ; le second leur donne accès à des informations – économiques financières, sociales – sur l’entreprise. S’ils veulent agir de façon plus revendicative, ils peuvent aussi agir via la délégation syndicale (également s’il y a au moins 50 personnes). Ici, ses membres ne sont en général pas élus ; ils sont plutôt désignés par les organisations syndicales.

L’ensemble constitue le niveau le plus bas de la pyramide de la concertation sociale belge : celui de l’entreprise. Au-dessus, vient le niveau des secteurs avec les commissions paritaires. A l’étage le plus haut, se trouve le “Groupe des 10” qui négocie les accords interprofessionnels tous les deux ans.

Alors, en quoi ces élections sociales sont-elles importantes ? D’abord, elles touchent 6.800 entreprises et près de 1,7 million de travailleurs. Conséquent. Même si on compte 4,5 millions de personnes au travail au total dans le pays. Ensuite, les syndicats les considèrent comme un “moment fort de la vie en entreprise”, car elles offrent l’occasion à tous les salariés – syndiqués ou non – de faire entendre leur voix. Ces élections servent aussi de baromètre pour jauger du poids des syndicats reconnus : CSC, FGTB, CGSLB et la CNC qui défend les cadres. Cela explique la nervosité de certains délégués à l’approche du scrutin. Elément plus fondamental, les résultats de ce scrutin sont utilisés par les syndicats pour se répartir les mandats dont ils disposent dans les organes supérieurs de la concertation sociale, ainsi que dans une série de conseils consultatifs. “Dans ce sens-là, on peut affirmer que ces élections, qui se jouent au niveau local, ont des retombées beaucoup plus larges”, diagnostique Pierre Blaise, secrétaire général du Crisp et auteur de plusieurs études sur les relations sociales belges. Le paradoxe est que si la course aux voix peut être animée dans les entreprises, les résultats à l’échelle du pays, eux, montrent une incroyable constance.

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