Menace terroriste : les commerçants déplorent l'”improvisation” du gouvernement

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Comeos, la fédération du commerce et des services, a réclamé samedi au gouvernement fédéral d’établir une “consultation structurée” autour de la menace terroriste après la décision de fermer plusieurs zones de commerces dans la capitale. La fermeture un samedi constitue “une catastrophe” pour les commerçants de la Rue Neuve à Bruxelles, selon le président de leur association.

Désireux d’être consultés dans pareilles situations, le secteur du commerce dénonce samedi dans un communiqué “une improvisation de mauvais aloi” qui crée “trop d’incertitudes”. Dominique Michel, CEO de Comeos, déplore que les fermetures de magasins dans la capitale, mais parfois aussi dans le reste du pays, se font en “ordre dispersé”, suite à l'”amateurisme le plus total” des autorités publiques. “Plus on improvise, plus on sème la panique”, poursuit-il. “Faut-il fermer des magasins, dans quelle zone, faut-il déployer du personnel de sécurité supplémentaire, avec quelles responsabilité? Il nous semble nécessaire d’élaborer une approche structurelle garantissant que tous les acteurs de terrain sachent quoi faire en fonction d’un niveau menace déterminé”, plaide M. Michel. “Nous voulons assumer nos responsabilités, mais nous devons d’abord être impliqués”, poursuit-il. “En tant que commerçant, nous avons une double responsabilité: assurer la sécurité de notre personnel, mais aussi celle de nos clients. On y travaille déjà dans le cadre de la formation de notre personnel, mais sans concertation avec les services de sécurité. Il nous faut donc là aussi une consultation avec le gouvernement afin que nous puissions coopérer de manière constructive en matière de sécurité”, fait encore valoir la fédération du commerce. L’impact économique pour le secteur ne peut pas à ce stade être chiffré, mais “ce qui compte c’est de s’organiser”, remarque M. Michel. Près de 80% des commerçants de la rue Neuve dans le centre-ville de Bruxelles ont fermé boutique. Ceux situés dans le centre commercial City 2 sont tous fermés n’ayant pas eu le choix. “Pour nous, fermer un samedi est une catastrophe pour le chiffre d’affaires. Il est évident que c’est très lourd à surmonter”, indique Alain Berlinblau, président de l’association des commerçants de la rue Neuve. Il explique que le relèvement de la menace n’a pas suscité de panique parmi les commerçants, mais que les vendeurs avaient peur et n’avaient pas envie de rester dans les magasins. “On ne peut pas se permettre de mettre en jeu la vie de nos employés et de nos clients”, a-t-il encore indiqué.

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