Marks and Spencer ferme une centaine de magasins dans le monde

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L’enseigne britannique Marks and Spencer a annoncé mardi la fermeture de plus d’une centaine de magasins dans le monde, dont le magasin de Bruxelles et sept en France qui emploient à eux seuls plus de 500 personnes.

Le groupe a annoncé dans un communiqué qu’il souhaitait fermer les magasins de dix pays, déficitaires, ainsi que des points de vente au Royaume-Uni.

Marks & Spencer avait rouvert un magasin en Belgique en mai 2015 après avoir quitté notre pays en 2011 à la suite d’une politique de recentrage sur l’Angleterre. L’inauguration de ce magasin bruxellois de 5.000 mètres carrés avait attiré la foule et s’était déroulée en présence de l’actrice belge Marie Gillain, de l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Belgique Alison Rose et du directeur général de Marks & Spencer Marc Bolland.

“Cette proposition a été élaborée en suivant l’analyse complète des 466 magasins internationaux Marks & Spencer dans le but de dégager une vision plus claire de leurs activités actuelles et des éléments rentables”, explique l’entreprise dans un bref communiqué.

Un choc pour les travailleurs

Du côté des travailleurs, l’annonce de ce mardi matin constitue un véritable choc. “C’est une surprise. On ne s’y attendait pas du tout. Les travailleurs sont décontenancés. On va voir ce que l’on va faire dans les prochaines heures”, réagit Yves Flamand, permanent au Setca. Même si les chiffres de Marks & Spencer ne sont guère réjouissants, le responsable syndical estime que l’intention de fermeture “pose des questions”. “On rouvre, on ferme, on rouvre, on ferme… Cela fait un peu gestion à court terme”.

Le permanent syndical entend maintenant se mettre autour de la table pour voir si “des alternatives à la fermeture” sont possibles. Mais si la fermeture se confirme, elle pourrait intervenir vers mai/juin 2017 et menacer 126 emplois.

Et ailleurs…

Le groupe a annoncé dans un communiqué qu’il souhaitait fermer une soixantaine de magasins rien qu’au Royaume-Uni, d’ici cinq ans. Ces points de vente sont spécialisés dans l’habillement et l’équipement domestique, une activité peu rentable qui pèse sur ses comptes depuis des années.

Le nouveau directeur du groupe, Steve Rowe, arrivé en début d’année pour relancer l’enseigne, a souligné qu’il voulait mettre l’accent sur les produits alimentaires. M&S ouvrira ainsi quelque 200 nouveau magasins “Simply Food”, donc spécialisés dans ce domaine, d’ici au printemps 2019. Dans ce pays, la vénérable enseigne cherche aussi à rattraper un certain retard dans les ventes sur internet en plein boom.

Aucune donnée chiffrée sur les suppressions d’emplois attendues au Royaume-Uni n’a été communiquée, mais le groupe a précisé qu’environ 2.100 emplois étaient concernés par des fermetures distinctes de magasins à l’étranger.

Ce projet, également dévoilé mardi, vise à clore les portes de 53 magasins gérés directement par l’enseigne dans 10 pays, sur un total de 198, soit plus d’un quart.

Les principaux concernés sont la Chine (10 magasins) et la France (sept points de vente dont son enseigne symbole de l’avenue des Champs-Elysées à Paris).

Les huit autres pays où les magasins M&S devraient fermer leurs portes sont la Belgique, l’Estonie, la Hongrie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie.

L’enseigne a assuré qu’elle conduirait dans tous ses pays les consultations appropriées avec les institutions représentatives des employés ou du monde du travail. Elle n’a pas précisé d’échéance pour ces fermetures, même si une porte-parole interrogée par l’AFP a indiqué que le processus lancé en France serait conduit à l’horizon “de 12 à 18 mois”.

L’an passé, l’ensemble des magasins gérés directement par Marks and Spencer dans ces 10 pays ont perdu au total 45 millions de livres (50 millions d’euros, d’après la conversion publiée par M&S) pour un chiffre d’affaires de 171 millions de livres (190 millions d’euros). Le groupe dans son ensemble a subi une perte nette de 58 millions de livres lors du semestre achevé le 1er octobre (65 millions d’euros), a-t-il précisé mardi, contre un bénéfice net de 140,6 millions de livres (158 millions d’euros) l’an passé à période comparable.

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