Malgré les restructurations, l’emploi progresse

Kris Peeters, ministre de l'Emploi : "Je crains que la vague de restructurations et de fermetures ne soit pas terminée." © Belga

Le Bureau du Plan ne revoit pas à la baisse ses perspectives de création d’emplois. Mais la Belgique doit d’urgence redevenir attractive pour les investisseurs étrangers.

L’accumulation des annonces de restructuration ces dernières semaines noircit totalement le tableau de l’économie belge. A la mi-septembre, le nombre d’emplois visés par des annonces de procédure Renault cette année s’élevait à 8.752 unités, soit plus du double du chiffre de l’an dernier à pareille époque. Un tel niveau n’avait plus été atteint depuis 2010, souligne L’Echo, quand on dépassait allègrement les 11.000 postes supprimés en neuf mois avec les restructurations chez Carrefour et Opel-Anvers.

La situation risque encore d’empirer dans les prochains mois. ” Je crains que la vague de restructurations et de fermetures ne soit pas terminée “, a confié le ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V) au Laatste Nieuws. Il ne cite aucune entreprise mais des rumeurs inquiétantes courent autour d’ING. Et pourtant en dépit de l’ampleur des licenciements attendus, l’année d’exception, ce n’est pas 2016 mais plutôt 2015, quand le nombre de licenciements collectifs avait fondu. Si on place cette année 2015 entre parenthèses, on constate une progression constante des restructurations depuis 2011. Cela atteste d’un problème structurel de l’économie belge. Le gouvernement Michel croyait avoir commencé à le résoudre avec le saut d’index et les baisses de cotisations sociales. Cela ne suffit manifestement pas.

L’économie belge fonctionne très largement sous capitaux étrangers. Or, ces dernières années, les flux d’investissement étrangers sont devenus négatifs. Certaines analyses plus fines pointent même une lente détérioration de l’appareil productif, faute d’investissements (étrangers) suffisants. Le drame Caterpillar pourrait donc se reproduire… Ce constat invite à considérer sérieusement le plan d’infrastructures esquissé par Charles Michel et soutenu par Paul Magnette, ainsi qu’à résoudre cette question d’une énergie et de services plus chers en Belgique que dans les pays voisins. Autant d’éléments susceptibles d’attirer à nouveau les groupes industriels étrangers.

Les indépendants embauchent

Cela étant, ne soyons pas aveuglés non plus par la simultanéité des licenciements collectifs annoncés. La désindustrialisation et la numérisation de la finance ont évidemment été intégrées dans les perspectives dressées par le Bureau du Plan et la Banque nationale. Ces instances maintiennent toujours la création nette de 43.000 emplois cette année.

Ces emplois sont notamment créés par les PME. La mesure ” Zéro cotisation sur le 1er emploi ” semble porter ses fruits avec une augmentation de 24 % du nombre de primo-employeurs sur le premier semestre 2016 par rapport à 2015. Le chiffre absolu reste certes modeste (9.805 primo-employeurs) mais il se complète d’une hausse de 38 % du nombre d’entreprises d’au moins 10 travailleurs (7.557 entreprises).

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