Luc Coene: “Un certain nombre de banques devraient disparaître en Europe”

Luc Coene © Belga - THIERRY ROGE

Selon Luc Coene, l’ancien gouverneur de la Banque Nationale de Belgique (BNB), il y a une offre excédentaire d’institutions financières en Europe. Voilà ce qu’il a déclaré lors d’une interview Z-Talk sur Kanaal Z à notre collègue néerlandophone Véronique Goossens.

Ces dernières années, le Conseil de surveillance européen travaille à l’élaboration d’un plan pour le démantèlement des plus de 1.000 milliards de mauvais crédits des bilans des banques. Pour chaque banque, une voie sera convenue pour une réduction annuelle des crédits mal ou pas remboursés. Ce sont surtout des banques en Grèce, Italie, Irlande, Espagne et Portugal qui sont concernées.

“Mais je crains que cette solution dure beaucoup trop longtemps, probablement entre quatre à cinq ans. Et entre-temps, ces banques continuent à rencontrer des difficultés. C’est pourquoi je plaide pour une solution rapide, qui induirait un retrait immédiat de ces mauvaises dettes des bilans. Je sais que cela devra se réaliser avec l’aide des pouvoirs publics. Les récentes règles européennes pour sauver ou fermer des banques n’autorisent pas une intervention du contribuable avant que les détenteurs d’obligations aient payé leur partie de la facture. Mais je pense tout de même que cette législation est sujette à interprétation”, explique Coene. Aussi, selon lui, un certain nombre de banques peuvent être fermées. “Il y a de toute façon une offre excédentaire d’institutions financières en Europe.”

Dans l’émission Z-Talk, Coene parle aussi de la complexité et de l’énorme ampleur de Deutsche Bank, la plus importante banque d’Europe. “Nous sommes encore toujours en cours d’évaluation de tous ses risques. Selon moi, on ferait mieux de diviser la banque en plusieurs entités”, dit-il.

La politique monétaire expansionniste est également abordée. “Je ne sais pas si nous devons vraiment poursuivre la politique d’aujourd’hui. Mais je ne suis pas encore persuadé que l’arrêter est une meilleure solution. Nous devrions toutefois veiller à ce que les taux d’intérêt négatifs n’aillent pas encore plus bas”, conclut Coene.

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