Lloyd’s s’installe à Bruxelles: “D’autres sociétés nous suivront”

John Nelson: "Je pense que d'autres sociétés nous suivront." © BELGAIMAGE

L’installation d’une filiale du vieil assureur britannique à Bruxelles pourrait être le début d’un écosystème, espère le président de Lloyd’s, John Nelson.

C’est symbolique : un jour après la notification officielle du Royaume-Uni de sa volonté de quitter l’Union européenne, Lloyd’s, un des plus vieux établissements financiers britanniques (sa création remonte à 1688), a annoncé qu’il allait établir un nouveau siège à Bruxelles afin de pouvoir continuer à bénéficier du passeport européen. Une centaine d’emplois devraient être transférés de Londres – où Lloyd’s conservera son siège social – à notre capitale.

Lloyd’s n’est pas une compagnie d’assurances traditionnelle. C’est en fait un marché de l’assurance où se réunissent des sociétés et de riches particuliers (les Names) qui se syndiquent pour assurer des risques très divers. Au départ, il s’agissait de couvrir les cargaisons de navires marchands. Mais le marché s’est fameusement élargi en trois siècles. Il est désormais très actif dans la réassurance, l’immobilier, les dommages corporels, etc.

Pour une institution financière comme Lloyd’s, très active à l’international, il est crucial de conserver son passeport européen : une fois agréée dans un Etat-membre, elle peut exercer librement son activité dans tous les autres. Or, avec le Brexit, les institutions britanniques vont perdre leur sésame européen. Pour le recouvrer, elles doivent donc établir une filiale opérationnelle en bonne et due forme, agréée par un régulateur du continent. C’est ce qui explique que HSBC, JP Morgan et Goldman Sachs ont déjà annoncé leur volonté de déménager une partie de leurs activités sur le continent. Et c’est ce que va faire Lloyd’s.

Une quarantaine de critères

John Nelson, le président de Lloyd’s, et son staff ont passé au crible d’une quarantaine de critères diverses villes européennes. Ils ont finalement retenu Bruxelles. Pourquoi ? La proximité des institutions européennes, bien sûr, est un atout. Le fait que les grands noms de l’assurance (Axa, Generali, Allianz) ont d’importantes filiales opérationnelles chez nous aussi. Mais les régulateurs belges ont aussi une ” excellente réputation “, a expliqué John Nelson qui estime que la BNB, en l’occurrence, comprend bien le marché de Lloyd’s et la flexibilité qu’il demande. Et puis, en Belgique, il n’est pas trop difficile de trouver une main-d’oeuvre qualifiée et plurilingue.

Lloyd’s pense ouvrir la voie à d’autres. ” J’espère, a dit John Nelson à un journaliste du Financial Times, qu’un petit écosystème va graduellement se développer (à Bruxelles, Ndlr). Je pense que d’autres sociétés nous suivront. ” Let’s cross fingers…

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