Les “taxis” Uber débarquent sur le marché bruxellois

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Le service américain de transport “UberPop” fera son entrée mardi à Bruxelles. Il permettra aux particuliers de s’inscrire, via une application mobile, pour se mettre à disposition des citoyens bruxellois à moindre coût. Dans le même temps, la résistance des taxis traditionnels s’organise…

Le tarif minimum pour les promenades à Bruxelles sera de 4 euros. Les chauffeurs seront pré-approuvés et formés par Uber. Ils doivent être âgés d’au moins 21 ans, assurés et en possession d’un permis de conduire depuis au moins trois ans.

L’arrivée de ce système de “covoiturage urbain” à Paris a déjà suscité la colère des chauffeurs de taxis parisiens.

Ce service américain est assez similaire à “Djump”, une start-up belge qui met en relation des conducteurs et passagers à Bruxelles et Paris via une application iphone et contre un don.

Les taxis s’y opposent

Une réunion a été planifiée mardi entre plusieurs représentants des taxis pour envisager les actions à mettre en oeuvre afin de s’opposer à l’intrusion de la société américaine de covoiturage urbain sur le marché bruxellois, a indiqué lundi Costa Tsatsakis, président de l’Association des taxis bruxellois (ATB). Il précise que plusieurs associations du secteur ont été contactées par des syndicats parisiens pour coordonner un plan d’action au niveau européen.

L’association Taxis United, l’Union professionnelle des exploitants de taxis et taxis-camionnettes (UPETTC) et l’ATB estiment qu’Uber représente une concurrence déloyale et s’interroge sur la légalité de ces pratiques exemptées de taxes et d’un contrôle étendu. “Nous ne sommes que 1.300 taxis à Bruxelles et nous traversons déjà une crise aiguë actuellement”, constate Costa Tsatsakis. “Nous essayerons de mener une action en justice contre les sociétés Djump, les taxis to share qui viennent d’arriver fin 2013 et Uber”.

L’association Taxis United, l’UPETTC et l’ATB mettent en garde quant aux atteintes à la qualité et à la sécurité du service. Dans un communiqué commun, elles reviennent sur l’arrestation jeudi dernier du chauffeur de taxi de périphérie, présumé coupable de plusieurs viols à Bruxelles. Ces trois associations représentatives du secteur rappellent au comité consultatif leurs fréquentes mises en garde sur la concurrence déloyale, les mauvais chauffeurs, les pirates de la gare du midi et les centraux qui travaillent avec les taxis de la périphérie.

Brigitte Grouwels rappelle qu’il y a un cadre réglementaire à respecter

La ministre bruxelloise du Transport Brigitte Grouwels a demandé à la société Uber d’introduire un dossier détaillé avant de proposer ses services à Bruxelles. Il y a un cadre réglementaire à respecter, sous peine de sanctions, a-t-elle averti en substance.

Interrogée lundi, Mme Grouwels s’est dite “très surprise” par l’annonce d’Uber de son intention d’ouvrir un service de taxi à Bruxelles dès cette semaine.

Depuis l’automne dernier, une concertation informelle existe avec cette société mais jusqu’à présent celle-ci n’a introduit aucun dossier détaillé, a-t-elle précisé, via son porte-parole.

La cabinet de la ministre a ajouté que la Région effectue des contrôles sur le terrain à l’aide d’une équipe d’onze agents qui peuvent prendre des mesures pouvant aller jusqu’à la saisie du taxi.

Mme Grouwels a également tenu à rappeler que les taxis étaient chargés d’une mission de service public dans la capitale et que, pour garantir la qualité de ce service, le secteur était tenu de respecter des règles strictes.

Le chauffeur de taxi doit ainsi disposer d’un certificat d’aptitude, il doit être assuré, payer une taxe régionale, passer des examens et disposer d’un taximètre qui détermine le juste prix à payer pour la course.

Pour garantir la rentabilité du secteur, seul 1300 licences sont délivrées. Ceux qui seraient surpris par des contrôleurs régionaux à effectuer des courses de taxi payantes sans autorisation risquent d’êtres mis à l’amende, voire confrontés à la saisie de leur véhicule, a encore souligné Mme Grouwels.

Par ailleurs, la ministre a souligné que la Région restait ouverte à toute forme de renouveau dans le secteur, tel qu’en atteste l’arrivée prochaine de cinquante taxis électriques. Leur lancement a d’abord fait l’objet de discussions sur base du dépôt d’un dossier détaillé examiné par un jury de professionnels, au sein du Comité consultatif du secteur des taxis qui se réunit une fois par mois.

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