Les syndicats de Brussels Airlines pas rassurés par le patron d’Eurowings

Le groupe Lufthansa cherche à limiter les dégâts autour de la reprise en main de sa filiale belge, Brussels Airlines, dont il a acquis 100 % au début 2017. © Belgaimage

Les syndicats de Brussels Airlines ne se sont pas montrés très rassurés à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire. Le CEO d’Eurowings devait leur y présenter ses avancées vers une plus grande intégration de la compagnie aérienne belge au sein du groupe Eurowings

“Tout cela était vague et nous n’avons pas appris grand chose de plus”, ont confié les organisations syndicales. Aucun changement majeur pour le personnel n’est à attendre avant la saison estivale 2019, semble-t-il.

D’après le patron d’Eurowings, le réseau européen de Brussels Airlines n’est pas profitable actuellement, au contraire des vols long courrier. “Or, il a répété que son objectif, c’était la croissance et que la compagnie devait s’intégrer dans ce schéma”, explique Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. Il faudra dès lors peut-être développer un nouveau réseau, pensent les syndicats.

Eurowings ne dispose cependant pas encore d’un plan précis sur la manière d’y arriver, semble-t-il. “Laissez nous le temps d’y travailler, faites nous confiance, voilà ce qu’on nous dit”, déplore le syndicaliste.

Ce sera à la nouvelle direction de Brussels Airlines de développer, de présenter et d’appliquer ce plan. Mais son directeur financier n’a pas encore été nommé. Il devrait l’être lundi prochain et accompagner ensuite la nouvelle CEO Christina Foerster dans cette tâche.

Thorsten Dirks ne voit aucun changement au niveau de l’emploi à court terme, confie Filip Lemberechts, de la CGSLB. Et aucun changement majeur pour le personnel n’est à attendre avant la saison d’été 2019 au plus tôt, complète Anita Van Hoof, du Setca.

Dans ce contexte, aucune action du personnel n’est non plus prévue dans l’immédiat, selon les différents syndicats.

Pas de plan caché pour la compagnie, assure le CEO d’Eurowings

Il n’y a pas et n’y a jamais eu de plan caché pour Brussels Airlines, a affirmé lundi midi le CEO d’Eurowings à l’issue d’une matinée de rencontre avec le personnel de la compagnie aérienne belge. “Nous allons élaborer un plan d’avenir ensemble et le développer ensemble et il sera basé sur la croissance partout où c’est possible”, a ainsi expliqué Thorsten Dirks. Seul le réseau africain de l’ex-Sabena est pour l’instant profitable et la situation doit absolument évoluer pour l’Europe, a-t-il souligné.

Le patron allemand, présent lundi à Bruxelles, a d’ailleurs répété l’importance de Brussels Airlines (et de son réseau africain) au sein du groupe Eurowings, une filiale de Lufthansa. Une entité au sein de laquelle la marque Brussels Airlines a sa place et sera maintenue, selon lui. Les réseaux européen, nord-américain et asiatique (Inde) ne sont cependant pas rentables actuellement. Une situation qui doit changer pour le court courrier, prévient Thorsten Dirks. “On ne peut pas se permettre de voler avec 40 avions (sur une flotte totale de 50 avions pour Brussels Airlines, NDLR) sur ce réseau et ne pas être rentable depuis Bruxelles”, confie-t-il.

Ce sera justement l’une des tâches qui reviendra à la nouvelle direction de la compagnie belge, qui prendra officiellement ses fonctions le 1er avril. Le CEO demande d’ailleurs “un peu de patience” pour donner le temps à celle-ci de développer un plan clair, notamment sur les questions d’emploi. “Mais le plan sera élaboré ensemble et mis en application ensemble”, a-t-il insisté. “Il sera basé sur la croissance partout où c’est possible”, là où le groupe est présent: Allemagne, Belgique et Autriche. “Mais, dans la plupart des cas, il s’agira de croissance pan-européenne.

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