Les sportifs sont des riches comme les autres

Vincent Kompany avec le maillot des Diables. © BELGA

Il y a la caricature: voitures de luxe, demeures bling-bling et divorces ruineux, et il y a une plus vaste réalité des dépenses des footballeurs qui tendent de plus en plus, dans leurs placements, à se comporter en bons pères de famille.

Evidemment, la liste des banqueroutes est longue, dans le foot, comme dans les sports où les revenus sont aussi énormes que sont courtes les années de carrière. Les ex-tennismen Bjorn Borg, Boris Becker, le basketteur Allen Iverson, les footballeurs Paul Gasoigne ou Lee Hendrie et bien d’autres ont tous perdu la fortune amassée durant leur vie professionnelle.

Par négligence, malchance, par la faute d’un entourage mal intentionné ou simplement pléthorique: parfois, ce sont ainsi des familles entières et une ribambelle d’amis qui vivent aux crochets des joueurs. Un phénomène répandu dans le foot.

Si en Angleterre, le syndicat de joueurs X-Pro estime à 60% le taux de footballeurs professionnels ayant perdu leur fortune quelques années après leur retraite, la réalité est autre de ce côté-ci de la Manche.

“Il devient très rare de rencontrer des flambeurs qui dépensent tout en peu de temps”, estime Frank Hocquemiller, patron de VIP Consulting, en liaison avec tous les conseillers financiers des sportifs sous contrat avec son agence d’image. “Dans les clubs déjà, il existe des formations, poursuit-il. Ensuite, la grande majorité des sportifs sont conscients qu’ils ne peuvent pas tout gérer seuls” et les formations des accompagnants sont de plus en plus pointues: Gestionnaires de patrimoine, avocats fiscalistes, experts comptables spécialisés dans le sport se sont multipliés ces dernières années et orientent les champions vers des placements appropriés dès le début de leur carrière.

Une brique dans le ventre

Depuis plusieurs années, la tendance chez les sportifs est à l’investissement immobilier: “En France, ils profitent des lois à disposition, Scellier, Duflot, Pinel, pour défiscaliser, et ils remboursent les crédits avec les loyers”, reprend Frank Hocquemiller. L’investissement dans les maisons de retraite, avec un gros ticket d’entrée et des rentes défiscalisées à vie, est également très prisé par les joueurs qui à l’inverse boudent souvent la bourse.

Mais l’immobilier n’est pas la panacée. S’il est mal conseillé, le sportif peut se retrouver en fin de carrière avec d’énormes crédits à rembourser, incompatibles avec la chute de ses revenus.

Enfin, il est rare de voir un joueur bien conseillé ne pas souscrire à une assurance vie dès sa majorité ou ses 20 ans.

L’optimalisation fiscale a la cote

Le maître mot des sportifs est l’optimisation fiscale. Pour les champions de sports individuels comme le tennis ou le golf, la manoeuvre est simple. “Ils ont le choix de leur résidence fiscale”, note Me Denis Provost, avocat fiscaliste au cabinet Fidal, et élisent pour la plupart des pays conciliant en la matière comme, en Europe, la Suisse, Monaco ou Andorre.

Pour les footballeurs, contraints d’être fiscalement domiciliés dans leur pays d’exercice, les biais sont plus ardus à trouver. Notamment en France où le fisc prélève environ la moitié de leurs revenus.

Autrefois très courante, l’implantation à l’étranger par les joueurs de sociétés chargées de gérer les droits d’image a fait long feu depuis que l’administration fiscale française s’est donné le droit d’imposer ces revenus. “Aujourd’hui, avoir une société d’image en France reste la meilleure solution car elles ne sont imposées qu’à 35%, contre 50% pour les revenus”, note Me Provost.

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