Les projets sidéraux (et sidérants) d’Elon Musk

Elon Musk © Reuters

Elon Musk, patron de SpaceX, qui a lancé mardi dans l’espace une voiture Tesla à bord d’une fusée Falcon Heavy, a concocté ces dernières années plusieurs projets spatiaux.

Fusées réutilisables

Pour abaisser le coût des vols spatiaux, l’entreprise du richissime entrepreneur américain a mis au point des lanceurs pouvant être utilisés pour plusieurs tirs, à l’instar des anciennes navettes spatiales.

Après des crash prématurés et des ratages in extremis que SpaceX a tôt fait de transformer en bêtisier, la société a perfectionné la technique d’allumage des moteurs, de manoeuvre des ailerons et d’atterrissage bien droit du premier étage –la plus grande partie de la fusée– sur terre ou sur une plateforme en mer.

Cela permet d’éviter de gaspiller des millions de dollars de composants à chaque tir.

Elon Musk n’est pas le seul à le faire: son concurrent Blue Origin, propriété du patron d’Amazon Jeff Bezos, récupère également ses fusées de manière identique.

Mais personne ne l’a fait autant que SpaceX, qui a récupéré jusqu’à présent ses Falcon 9 à 21 reprises.

Coloniser Mars

Elon Musk veut faire de l’être humain une “espèce interplanétaire” en établissant une colonie sur Mars.

A bord de fusées réutilisables et de vaisseaux spatiaux toujours en développement, cent personnes pourraient se rendre sur la planète rouge à chaque voyage.

L’objectif est d’y transporter jusqu’à un million de personnes au cours du prochain siècle. Des vols d’essai pourraient débuter d’ici dix ans.

Le développement de la fusée et du vaisseau spatial est estimé à dix milliards de dollars.

‘BFR’

C’est le nom de code de la fusée qui transportera tous ces gens vers Mars. M. Musk, plaisantant ou pas, a indiqué que l’acronyme signifiait “Big fucking rocket” (littéralement “putain de grosse fusée”). D’après le site spécialisé Spacenews.com, le nom officiel est désormais “Big Falcon Rocket”.

L’objectif est d’avoir un unique lanceur et vaisseau se substituant à trois projets emblématiques de SpaceX: la Falcon 9 qui propulse la capsule Dragon pour ravitailler la Station spatiale internationale, la capsule elle-même et Falcon Heavy.

La BFR est conçue pour mesurer 106 mètres de hauteur, avoir une poussée de 10,8 millions de livres soit bien plus que la plus puissante fusée jamais construite, la Saturn V (7,9 millions) qui a envoyé des astronautes sur la Lune au tournant des années 1970.

Le premier essai pourrait se dérouler dès 2019, avec des tests orbitaux en 2020. Les premiers équipements pourraient atteindre Mars en 2022, selon SpaceX.

Fusées sur Terre

Rallier New York à Shanghai en 39 minutes? C’est la vision de l’entrepreneur américain pour le voyage en fusée sur Terre.

Il veut que la BFR devienne le véhicule de transport aérien sur la planète bleue, reliant deux points en une heure maximum. Un siège coûterait peu ou prou comme un billet d’avion en classe économique, a affirmé M. Musk.

Cargaison et équipage dans l’espace

Même si cette époque semble bien lointaine, SpaceX est entré dans l’histoire en 2010 en devenant la première société privée à placer en orbite son propre engin spatial et à le récupérer.

Nouvelle étape en 2012 avec l’envoi de sa capsule Dragon vers l’ISS. Cette année-là, SpaceX a commencé ses missions d’approvisionnement des astronautes vivant dans la station orbitale, dans le cadre d’un contrat de 1,6 milliard de dollars avec la Nasa.

Son concurrent Orbital ATK expédie également sa capsule sans équipage Cygnus vers l’ISS en vertu d’un contrat de 1,9 milliard avec l’agence spatiale américaine. Mais, contrairement à Dragon qui revient sur Terre intacte, Cygnus est détruite en rentrant dans l’atmosphère.

Et SpaceX développe actuellement une version de Dragon capable de transporter un équipage de plusieurs astronautes vers l’ISS. Son premier vol pourrait intervenir d’ici la fin de l’année.

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