Les PME veulent se faire entendre

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Les charges sociales et salariales constituent l’une des bêtes noires des PME belges. Ainsi que les lourdeurs administratives.

Ce n’est pas parce qu’on est “petit” ou “moyen” que l’on ne peut pas se faire entendre. Ce mercredi, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) a rappelé la prépondérance des PME dans le tissu économique : elles représentent 99,8 % des entreprises belges et pèsent 65,7 % de l’emploi dans le secteur privé. Il n’est dès lors pas étonnant que l’organisation patronale ait décidé d’établir, en collaboration avec ses consoeurs bruxelloise (Beci) et wallonne (UWE), ainsi que l’Union des classes moyennes (UCM), un plan d’attaque définissant 10 priorités pour les PME. “C’est un message sans équivoque adressé au monde politique, détaille Isabelle Callens, directeur du département économique de la FEB. L’idée est de voir ce qui a bougé d’ici un an.”

Afin de confronter cet exercice au vécu de terrain, une enquête a été lancée fin octobre, à laquelle ont participé 87 personnes actives dans des PME. Les résultats ont servi à affiner le cahier de revendications dressé. Outre des réponses à des questions précises, les sondés ont été invités à définir, de manière spontanée, le “top 3” de leurs priorités. Réconfortant pour la FEB : “Les préoccupations ainsi recueillies vont presque toutes dans le même sens et confortent notre travail.” Arrivent loin en tête la diminution des charges salariales et sociales, ainsi que la simplification des incitants fiscaux et des charges administratives en général (principale cible : les demandes de permis d’environnement).

Dans la foulée, les organisations patronales ont décidé de fédérer leurs forces. Ainsi, les réunions mensuelles de la “commission PME” de la FEB s’ouvriront désormais aux organisations régionales (Beci, UWE et Voka) et aux différentes chambres de commerce et d’industrie. Le tout est rebaptisé “plateforme PME”. “L’objectif est de faire entendre la voix des PME, insiste Isabelle Callens. Car ces dernières ont des revendications, peu importe le niveau de pouvoir auquel elles s’adressent ou le timing institutionnel belge.”

BENOÎT MATHIEU

Les 10 priorités des PME

1. Réduction du handicap en matière de coûts salariaux. 87,7 % des sondés estiment que le coût de la main-d’oeuvre met à mal la compétitivité des entreprises.

2. Besoin de personnel qualifié. Pour 79,6 % des sondés, le manque de main-d’oeuvre qualifiée empêche d’accepter toutes les commandes.

3. Besoin de plus de flexibilité dans l’organisation du travail. Les réglementations en matière d’emploi empêchent une souplesse suffisante afin de s’adapter aux demandes des clients, indiquent 86,3 % des personnes interrogées.

4. Intensification de la simplification administrative. 57,4 % estiment qu’il n’y a pas eu de progrès importants en termes de temps consacré aux tâches administratives.

5. Accès au financement à un prix compétitif. Pour 87,8 % des PME, la difficulté d’accès au financement constitue un obstacle à la croissance.

6. Baisse de la facture énergétique. 74,2 % des sondés n’envisagent pas la préoccupation “verte” comme une menace pour les PME mais bien une opportunité.

7. Plus de soutien pour les innovations non technologiques. 76,8 % des personnes interrogées estiment que l’innovation est un facteur clé. Et 81,8 % envisagent les TIC et les médias sociaux comme un passage obligé.

8. Encore plus de PME actives au niveau international. Seuls 18,9 % des PME pensent qu’il n’est pas nécessaire d’être présent sur le marché international pour être en bonne santé.

9. Une nouvelle dynamique dans la concertation sociale

10. Assurer une succession réussie pour les PME. Seuls 13,2 % des sondés jugent que la succession au sein des PME n’est pas un sujet d’inquiétude.

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