Les PME réclament le retour de la période d’essai

Image d'illustration. © istock

La suppression de la période d’essai est un “obstacle à l’embauche”, affirme l’Union des classes moyennes (UCM).

Pour Philippe Godfroid, président de l’organisation, près de deux ans après son entrée en vigueur, cette mesure doit être évaluée, comme il l’a expliqué lors d’une conférence organisée mardi à Bruxelles. La balle est dans le camp du groupe des 10, lui a répondu le Premier ministre Charles Michel.

La période d’essai dans les contrats de travail a été supprimée début 2014 dans le cadre de l’harmonisation des statuts d’ouvrier et d’employé. “Nous demandons que l’impact de cette mesure soit examiné”, a indiqué Philippe Godfroid.

L’absence de période d’essai est un frein à l’embauche pour les PME et indépendants, plaide l’UCM. “Un entretien d’embauche n’est pas suffisant pour évaluer un candidat. Dans la moitié des cas, on se trompe”, confie une chef d’entreprise présente à la conférence qui rassemblait une centaine de dirigeants de PME et d’indépendants.

Un autre argument invoqué par le monde de l’entreprise est la “prolifération de contrats atypiques”, comme la sous-traitance, l’intérim ou les contrats à durée déterminée. “Les employeurs sont très imaginatifs pour remplacer la période d’essai”, explique Philippe Godfroid.

Selon l’UCM, la suppression des cotisations patronales pour le premier emploi est un pas dans la bonne direction, “mais pour que cela soit vraiment efficace, il faut pouvoir engager en contrat à durée indéterminée avec une période d’essai”.

“Je le crois, la suppression de la période d’essai a entrainé des effets pervers, comme l’émergence d’emplois plus précaires, ce qui n’est pas le but recherché”, a répondu le Premier ministre Charles Michel dans son discours. “Le groupe des 10 doit pouvoir évaluer et éventuellement adapter cette mesure. Il doit être possible d’y travailler”, a-t-il déclaré.

L’UCM a profité de la conférence pour évoquer une seconde préoccupation: l’instauration d’un statut juridique pour les syndicats. La question avait été soulevée lors des mouvements syndicaux vigoureux des derniers mois lors desquels l’autoroute E40 a été bloquée ainsi que certains zonings industriels. “Il faut responsabiliser les syndicats”, a insisté Philippe Godfroid.

“L’accord de gouvernement ne prévoit rien sur ce point”, a dit Charles Michel, rappelant toutefois que “l’entrave méchante à la circulation” est contraire au droit pénal. “Le droit de grève n’est pas absolu. Il s’arrête là où commence la liberté d’aller travailler ou celle de se rendre chez le médecin.”

Partner Content