Les moins de 30 ans, la génération intérim
Quand un Belge de moins de 30 ans occupe un emploi salarié, il a une chance sur deux que ce soit via un contrat d’intérim. Cela devient la principale porte d’entrée vers le monde du travail, si pas carrément la nouvelle norme. A titre de comparaison, l’intérim représente moins de 16 % des contrats de travail chez les plus de 45 ans.
Avons-nous l’illustration chiffrée d’un drame de la précarité ? Une étude de PageGroup (un groupe actif dans les ressources humaines et l’intérim) nous indique que les jeunes sont effectivement plus pessimistes que leurs aînés concernant l’évolution générale du marché du travail. Mais ils n’ont pas perdu tout optimisme pour autant : plus de 80 % des moins de 30 ans sont convaincus de trouver un nouvel emploi dans les trois mois, alors qu’ils ne sont que 60 % parmi les chômeurs de 30 à 50 ans.
PageGroup avance trois explications à cet optimisme. D’abord, les jeunes ont souvent déjà expérimenté l’intérim via les jobs étudiants (un tiers passent par ce canal). Pour eux, l’intérim n’est pas un tabou ou un pis-aller, ils sont dès lors plus enclins à accepter ce type de jobs et ils profitent à plein de l’explosion des offres (+ 84 % en deux ans). Ensuite, ils considèrent l’intérim comme un moyen intéressant d’acquérir de l’expérience et des compétences. ” Quatre-vingt pour cent des salariés de moins de 30 ans espèrent développer leurs compétences l’an prochain, soit le pourcentage le plus élevé à travers toutes les catégories d’âge “, précise l’étude de PageGroup. Enfin, les jeunes considèrent très volontiers l’intérim comme un tremplin vers un contrat à durée indéterminée. A raison puisque plus de la moitié des travailleurs temporaires, souligne PageGroup, reçoivent un emploi permanent dans l’année.
Ces données corroborent une récente étude de ManpowerGroup, selon laquelle 87 % des jeunes sont prêts à envisager leur carrière dans les nouvelles formes de travail (intérim, free-lances, plateformes collaboratives, etc.), tantôt par réalisme, tantôt par choix car ils souhaitent être acteurs de leur carrière, choisir leurs expériences et leurs formations.
56 % de jeunes optimistes. Selon l’étude de PageGroup, 56 % des travailleurs de moins de 30 ans pensent que le marché du travail évoluera favorablement dans les six prochains moins. Ils sont plus prudents que leurs aînés (65 % d’optimistes).
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