Les hôteliers s’attaquent à Booking.com et à ses concurrents en ligne

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Les hôteliers français s’attaquent aux sites de réservation en ligne, comme Expedia ou Booking.com auprès de l’Autorité de la concurrence. Les hôteliers bruxellois suivent l’affaire avec intérêt. Mais se préoccupent davantage de la montée en force de la parahôtellerie, dopée par l’Internet.

Les sites web de réservations d’hôtels recourent-ils à des “pratiques anti-concurrentielles” ? C’est l’accusation portée par l’UMIH, une organisation patronale de l’hôtellerie française. Elle manifeste une mauvaise humeur contre un canal de distribution de plus en plus important. Les sites représentent environ 30% des réservations des hôtels, et Booking.com est le plus important d’entre eux.

La parité tarifaire contestée
Parmi les reproches mis en avant figure la parité tarifaire. Booking.com et ses concurrents exigent que les hôtels affichent sur leur site leur meilleur tarif. Pas question d’un tarif plus bas vendu en direct par l’hôtel. “Si nous décidons de louer une chambre au prix de 50 euros, ce qui est le minimum pour rentrer dans nos frais, les sites de réservation exigent ce même prix” dit Laurent Duc, président de l’UMIH, à notre confrère L’Expansion. “A la différence qu’il nous facturent une commission qui peut aller de 17% à 30% du prix TTC de la chambre.”

Ce genre de reproche est aussi mis en avant par des hôteliers belges, mais l’efficacité de ces sites est telle qu’ils restent largement utilisés. Même l’office bruxellois du tourisme, Visit Brussels, recourt (pour le moment) à Booking.com pour animer son service de réservation en ligne.

Promouvoir des alternatives
“Nous suivons ce dossier de très près, comme toutes les questions de position dominante, mais nous n’avons pas pris position” dit Rodolphe Van Weyenbergh, secrétaire général de la BHA (Brussels Hotels Association). Une opposition frontale à ces dispositifs de réservation ne lui paraît pas très réaliste. “Ce sont de nouveaux business model globaux qui émergent, nous ne pouvons les ignorer, ou nous y opposer frontalement. Ce que l’on peut faire, c’est promouvoir des alternatives.”

La lutte contre la parahôtellerie prioritaire
Le développement de la parahôtellerie préoccupe davantage le secteur à Bruxelles. Il s’agit de la location de chambres ou de logement à la journée, encouragée par un site comme airbnb et aussi par des sites comme Booking.com. Des propriétaires ou des sociétés disposant d’un patrimoine de logements privés estiment plus lucratif de louer à la journée que dans des baux 3-6-9.

“Ces logements n’ont pas les mêmes contraintes en matière de sécurité, de contrôle” continue le secrétaire général de la HBA. Il est plus facile de convaincre les autorités politiques locales de mettre un frein à cette évolution que de s’opposer aux conditions commerciales globales de groupe comme Booking.com. La location à la journée enlève des logements au marché locatif traditionnel, ce qui est un souci pour les électeurs. “Plusieurs villes, comme New York et Paris, ont pris des mesures, et les ministres belges compétents se sont saisis du dossier” continue Rodolphe Van Weyenbergh.

Robert van Apeldoorn

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