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Les géants du web ont-ils vraiment envie de concurrencer les constructeurs automobiles ?

Des géants comme Apple ou Google ont les moyens de concurrencer le secteur automobile dans le domaine des voitures autonomes ou connectées. Pourtant, ils hésitent encore à concevoir eux-mêmes ces voitures. Pourquoi gardent-ils encore le frein à la main ?

On entend depuis un moment parler de l’envie de Google, mais également d’autres acteurs du web comme Apple ou Uber, de s’engouffrer dans le monde automobile. Depuis des mois déjà, on nous parle de la voiture connectée ou autonome. A chaque fois, nous entendons le même son de cloche : ce n’est plus qu’une question de quelques petites années, avant de voir débarquer dans nos rues et sur nos autoroutes des voitures autonomes conçues non pas en Allemagne, par exemple, mais dans les laboratoires de la Silicon Valley en Californie. En résumé, les voitures de demain seraient comparables à de gros ordinateurs roulants.

On remarque en effet une certaine nervosité chez les grands constructeurs automobiles: ils se demandent s’ils ne vont pas connaitre le même sort que les sociétés Nokia ou Kodak qui ont chacune raté des virages technologiques importants. Le succès des voitures électriques Tesla démontre qu’un concurrent surgi de nulle part peut concurrencer le secteur automobile du jour au lendemain. La question aujourd’hui est claire: les géants du web que sont Google, Apple et les autres ont-ils vraiment envie de concurrencer les constructeurs automobiles ? Bien entendu, ils ont l’argent et les cerveaux pour le faire, mais en ont-ils vraiment l’envie ? Certains experts en doutent et pensent que si les géants du web ont encore le pied sur le frein, c’est parce qu’ils ont compris que le secteur automobile n’est pas hyper rentable.

Les géants du web que sont Google, Apple et les autres ont-ils vraiment envie de concurrencer les constructeurs automobiles ?

Le patron de Chrysler-Fiat l’a écrit noir sur blanc (1), dans le secteur automobile, les marges opérationnelles sont inférieures à 10%, soit 3 ou 4 fois moins que les marges d’Apple par exemple. De plus, l’investissement est très lourd. Pour rester dans la course, les constructeurs auto doivent investir l’équivalent de leur valeur boursière tous les 4 ans. Alors que dans les autres secteurs, c’est tous les 20 ans seulement. Au fond, comme l’écrit le patron de Chrysler-Fiat (1), le secteur automobile, c’est un peu comme le dialogue du lapin dans Alice au Pays des Merveilles : il faut courir le plus vite possible pour rester au même endroit. Si vous voulez aller ailleurs, il faudra courir deux fois plus vite.

En résumé, il est probable que les géants du web ne se lanceront pas dans la conception et la construction de voitures autonomes, mais tenteront d’accompagner les constructeurs actuels, encore faut-il que ces derniers soient d’accord de les laisser entrer dans l’habitacle, avec le risque de les transformer en simples vendeurs de hardware.

(1) Les Echos, 3 novembre 2015

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