Les exportations chinoises plongent de plus de 4%

Des jouets pour l'exportation en Europe et en Amérique du Nord sont fabriqués dans une usine de Chine. © REUTERS

Les exportations de la Chine ont trébuché plus qu’attendu en mai, s’enfonçant de 4,1% sur un an, selon des chiffres des Douanes chinoises, de nature à conforter les inquiétudes sur l’essoufflement de la deuxième économie mondiale, en dépit d’une encourageante stabilisation des importations.

Après avoir marqué le pas en avril (-1,8%), les exportations du géant asiatique, principale puissance commerciale de la planète, ont accéléré leur plongeon le mois dernier, s’établissant à 181,1 milliards de dollars, ont indiqué les Douanes mercredi.

Un chiffre scruté de près pour jauger la santé de l’économie chinoise: le commerce extérieur reste l’un des piliers du PIB du pays, en dépit des efforts de rééquilibrage engagés par Pékin.

La baisse est un peu plus accentuée que ce qu’escomptaient en moyenne les analystes sondés par l’agence Bloomberg (-4%).

Après huit mois consécutifs de recul, les exportations chinoises avaient solidement rebondi en mars, dans le sillage des congés du Nouvel an lunaire: mais ce sursaut se sera avéré très éphémère.

Le tableau semble néanmoins s’éclaircir quelque peu du côté des importations: elles ont certes encore reculé en mai, pour le 19e mois consécutif, mais leur repli n’est plus que de 0,4% sur un an, à 131,1 milliards de dollars.

Le contraste est flagrant avec l’effondrement de presque 11% enregistré en avril. C’est également une surprise pour les analystes, qui tablaient sur une nouvelle chute de presque 7%.

Cette quasi-stabilisation suggère une embellie de la demande intérieure, alors que le gouvernement a accéléré ces derniers mois ses efforts de relance budgétaire et aides fiscales pour stimuler l’activité, en sus d’une politique monétaire toujours ultra-accommodante.

En conséquence, l’excédent commercial de la Chine a gonflé à presque 50 milliards de dollars en mai, contre 45,5 milliards en avril.

Parmi d’autres indicateurs encourageants, l’activité manufacturière chinoise a légèrement progressé en mai, pour le troisième mois consécutif, avait indiqué le gouvernement la semaine dernière — tandis que les prix du marché immobilier continuent de bondir, confirmant le regain de santé de ce secteur crucial.

Mais dans l’ensemble, la conjoncture reste précaire: l’industrie est toujours plombée par de massives surcapacités de production, l’envolée de l’endettement public et privé inquiète, les réformes structurelles promises piétinent.

La croissance économique chinoise a glissé à 6,7% au premier trimestre, accentuant son ralentissement après être tombée l’an dernier à son plus bas niveau depuis un quart de siècle.

Le gouvernement s’efforce de rééquilibrer le modèle de croissance du pays vers les services, les nouvelles technologies et la consommation intérieure, mais la transition s’avère douloureuse et compliquée.

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