Les entreprises belges n’embauchent pas assez de jeunes

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Les entreprises qui respectent leurs obligations en matière de quotas de jeunes sont de moins en moins nombreuses, relève le Conseil national du travail mardi. Les personnes peu qualifiées et d’origine étrangère sont très peu représentées parmi les jeunes travailleurs.

En Belgique, les entreprises qui comptent plus de 50 travailleurs doivent compter au moins 3% de jeunes de moins de 26 ans. Or, la proportion d’entreprises privées respectant ce quota est passée de 87,8% en 2008 à 78,5% en 2014, ressort-il de la dernière évaluation du système, effectuée tous les deux ans par le Conseil national du travail (CNT) et le Conseil central de l’économie. La Région bruxelloise est le plus mauvais élève (70%).

Le secteur public fédéral, qui est soumis aux mêmes obligations, fait pire: moins de la moitié (49%) des institutions comptent au moins 3% de jeunes, contre encore 72,7% en 2008. “Une des explications pourrait être la diminution des effectifs et (…) le fait que le nombre de travailleurs de moins de 26 ans ait baissé plus rapidement que le nombre total de travailleurs”, souligne le rapport paru mardi.

“Cette évolution concerne surtout les jeunes peu qualifiés et les jeunes d’origine étrangère”, ajoute Paul Windey, président du CNT. En effet, seuls 0,26% des jeunes déclarés en convention de premier emploi en 2015 étaient d’origine étrangère. Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes augmente à mesure que le niveau de qualification diminue.

Les employeurs qui ne respectent pas leurs obligations risquent des sanctions, mais les contrôles sont très peu nombreux. “Depuis la régionalisation de la politique des groupes cibles, il a été mis un terme aux contrôles du SPF Emploi”, pointe même le rapport.

“Groupe fragile de jeunes sur le marché du travail belge”

Le syndicat socialiste FGTB n’a pas tardé à réagir. “Ces chiffres dramatiques montrent encore une fois clairement les énormes difficultés rencontrées par ce groupe fragile de jeunes sur le marché du travail belge”, note-t-il dans un communiqué.

“Ceci alors que les entreprises reçoivent de plus en plus de réductions (de charges, NDLR) afin de créer de l’emploi pour les jeunes en particulier”, regrette le syndicat pour qui les employeurs et le gouvernement “n’assument pas leurs responsabilités”.

“La FGTB exige que les quotas de recrutement soient réellement respectés et imposés. Il est inacceptable de sanctionner des jeunes pour des ‘efforts insuffisants’ si ceux qui doivent les recruter ne sont pas responsabilisés”, affirme le syndicat.

Introduit dans la législation en 1999, le régime des premiers emplois vise à donner aux jeunes la possibilité de s’intégrer le plus rapidement possible et de façon durable sur le marché du travail, tant dans le secteur privé que public, selon la définition du CNT et du CCE.

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