Les enseignes font le gros dos

La crise frappe : la majorité des chaînes actives en Belgique ne voient pas leurs ventes augmenter en 2013. Mais elles sont toujours prêtes à s’étendre. Tout en fermant les points de vente les moins performants.

Ce n’est pas réjouissant, mais c’est loin d’être la catastrophe. Voilà comment on peut définir le moral des enseignes, internationales ou locales, présentes sur le marché belge. “Le baromètre est un peu moins bon que les années précédentes, mais il n’est pas du tout négatif”, insiste Kim Verdonck, head of research auprès du courtier en immobilier CBRE. Voilà six ans que l’entreprise sonde les humeurs et attentes des chaînes de magasins – elles étaient 120 à se raconter dans le cru 2012 de cette étude annuelle, menée durant le mois de septembre. Dont une bonne moitié active dans le segment de la mode et des soins, même si la grande distribution, la maison et l’entretien ou encore le sport et les loisirs sont aussi de la partie.

Crise ou pas crise, 72 % des retailers continuent à garder à l’£il les possibilités d’expansion de leur réseau – contre 80 % en 2011. En tête, et de loin, le secteur alimentaire (89 %). Les sports et loisirs ferment la marche avec un piteux 43 %, venant de 73 % un an plus tôt. De l’autre côté, 35 % des sondés reconnaissent avoir fermé des magasins dans les six derniers mois. Paradoxal ? “Pas du tout, d’après Kim Verdonck. Cette volonté d’expansion s’accompagne souvent de la fermeture des points de vente les moins performants. Il s’agit d’une volonté d’optimalisation du réseau et pas d’une diminution du nombre de magasins, puisque les fermetures sont compensées par des ouvertures.” N’empêche : l’enthousiasme n’est pas débordant, 66 % des enseignes tablant sur une stabilisation, voire une diminution de leurs ventes sur l’année à venir.

Bruxelles : peut mieux faire

Etendre son réseau : très bien, mais où ? Pour 33 % des chaînes, Bruxelles est la ville qui s’est le mieux comportée en termes de rentabilité ces six derniers mois, talonnée par Anvers (28 %). Rien d’étonnant, mis à part ceci, peut-être : avec 7 %, la capitale figure également à la seconde place du classement des villes les moins performantes, juste derrière Liège (8 %). C’est que Bruxelles est pointée (à 46 %) comme la première entité qui ferait mieux de mettre en place une meilleure politique commerciale et d’affiner sa gestion urbaine. Une certaine défiance qui vaut à Anvers (49 %) la première marche du podium des villes les plus populaires pour les retailers.

Un dernier enseignement ; le commerce électronique est toujours à la traîne. Pas forcément en termes d’offre, 57 % des enseignes offrant le même assortiment aux internautes qu’aux clients traditionnels, voire plus. Pour autant, 85 % confessent que l’émergence du shopping online n’a eu qu’un impact limité sur leurs stratégies commerciales “physiques”. Une amélioration tout de même : 27 % des enseignes estiment que le clic de souris pèse plus de 5 % du volume total de leurs ventes en Belgique, soit 11 points de plus qu’en 2011.

BENOÎT MATHIEU

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