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‘Les dinosaures du business ne sont pas toujours condamnés à disparaître’

La fin de l’année 2017 démontre que les constructeurs automobiles ne sont pas nécessairement les dinosaures que l’on pensait…

Pourquoi dire cela ? Mais parce que lorsqu’Uber est arrivé sur le marché des taxis, il y a dix ans maintenant, nombre d’experts ont compris que le monde avait changé. En effet, les jeunes habitants des grandes villes ont compris qu’ils pouvaient utiliser ces nouveaux services de mobilité sans devoir acheter une voiture. Pour bouger au sein de leur ville à bas prix, ils peuvent désormais faire usage d’Uber et s’ils veulent aller plus loin, dans d’autres villes en Belgique ou à l’étranger, par exemple, ils peuvent utiliser les services d’une plate-forme comme Blablacar. Autrement dit, les experts du numérique estiment qu’aujourd’hui, la jeune génération n’est plus intéressée par la possession d’un objet, mais par son usage. Uber et les autres plateformes de transport l’ont bien compris. D’ailleurs, n’importe quel expert en management vous le dira, les entreprises qui survivront demain seront des entreprises qui ont compris qu’il faut vendre un besoin et non pas un moyen.

Prenons la voiture: c’est un moyen de locomotion, mais pas un besoin. Le besoin, c’est celui de la mobilité. Et si Uber ou Blablacar peuvent résoudre mon besoin, pourquoi acheter une voiture ? De même, un hôtel, c’est juste un moyen. Le vrai besoin, c’est celui du logement. Et si Airbnb – et ses millions d’appartements à louer – peut faire l’affaire, pourquoi s’ennuyer encore à payer un hôtel ?

Bref, les constructeurs automobiles ont très vite compris que s’ils ne bougeaient pas – surtout avec l’arrivée de la voiture autonome à horizon de dix ans -, alors ils disparaîtraient. C’est pourquoi la fin de l’année 2017 a vu le constructeur automobile Daimler, le propriétaire de Mercedes, prendre 50% + une action dans la société Chauffeur Privé, une boîte française qui fait exactement le même job qu’Uber. Autrement dit, Daimler, après d’autres constructeurs comme Renault, Nissan ou PSA, a compris que s’il ne bougeait pas, des firmes comme Uber et assimilées offraient aujourd’hui une alternative plausible à l’achat d’une voiture. Ce rachat d’un concurrent d’Uber en France montre que le propriétaire de Mercedes a compris le vieil adage: “if you can’t beat them, join them”. Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les.

Dans cet esprit, General Motors a fait mieux encore en janvier 2017, le constructeur auto américain a mis 500 millions de dollars dans le capital de Lyft, le principal concurrent d’Uber aux États-Unis. Et l’été dernier, c’était Volvo qui, lui, avait opté pour une autre stratégie: vendre 24.000 voitures autonomes à Uber en direct.

Profitons de la concurrence actuelle, elle ne durera pas éternellement…

Vous l’avez compris, 2017 a été l’année de la prise de conscience des constructeurs automobiles, prise de conscience qu’ils ne sont plus aussi nécessaires que par le passé pour une jeune génération moins matérialiste que celle de ses parents et grands-parents. Ce qui prouve que les dinosaures du business ne sont pas toujours condamnés à disparaître, comme les dinosaures. Car à la différence des vrais dinosaures, les constructeurs auto ont toujours un chéquier à leur disposition. Et exactement comme les banques, quand un concurrent numérique devient trop menaçant, le mieux encore, c’est de l’acheter.

Racheter des concurrents, c’est ce que font tous les dinosaures de la planète, mais c’est aussi ce que font Google et Facebook à longueur d’année. Le résultat final, c’est qu’à terme, il y aura moins de concurrents et donc moins de concurrence sur les prix. Et ça, ce n’est hélas jamais bon pour le consommateur. Égoïstement parlant, profitons donc de la concurrence actuelle, elle ne durera pas éternellement.

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