Les compagnies aériennes européennes creusent leurs pertes

© Thinkstock

L’association internationale du transport aérien prévoit désormais des pertes de 880 milliards d’euros pour les compagnies européennes cette année contre 475 prévu initialement.

Le secteur du transport aérien révise en forte baisse ses prévisions de profits pour l’année 2012. Mais si les prix du pétrole continuent de peser sur les coûts d’exploitation, c’est surtout la situation des compagnies européennes, à l’exception notable de Ryanair, plombées par le fort ralentissement économique, qui inquiète.

Les bénéfices des compagnies aériennes devraient en effet chuter à 3 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), a annoncé lundi l’Association internationale des transports aériens (Iata) contre 7,9 milliards l’an dernier et de 15,8 milliards de dollars en 2010.
L’Iata a ainsi confirmé une précédente estimation faite en mars dernier pour l’ensemble du secteur dans le monde et qui “correspond à une marge de seulement 0,5%”, a déclaré le patron de l’Iata, Tony Tyler, à l’ouverture de l’assemblée générale annuelle de deux jours à Pékin de l’association, contre 1,3% l’an dernier et 2,9% en 2010. L’association a presque multiplié par deux les pertes attendues pour les compagnies européennes, à 1,1 milliard de dollars (880 millions d’euros) contre les 600 millions de dollars (475 millions d’euros) escomptés en mars.

L’Europe, plus grand risque du secteur aérien

“Bien que les transporteurs soient tous confrontés aux prix élevés du carburant et aux incertitudes économiques, la photo région par région est contrastée”, a expliqué M. Tyler. “Les compagnies en Amérique voient leurs perspectives s’améliorer en 2012. Le reste du monde voit une profitablité réduite. Quant aux compagnies européennes, l’environnement d’affaire se dégrade rapidement, ce qui entraîne des pertes importantes”, a-t-il dit, après avoir évoqué “une crise des dettes souveraines qui se poursuit et s’amplifie”.
La situation en Europe représente “le risque le plus grand” pesant sur l’ensemble du secteur, a-t-il ajouté. “Si (la crise) devient une crise bancaire, nous pourrions voir la récession toucher un continent entier et tirer le reste du monde et nos bénéfices vers le bas”, a-t-il averti. Toutefois, “une baisse des prix du pétrole, une hausse plus forte que prévue du tafic passager et une reprise du fret apportent de meilleures perspectives de profitabilité”, a dit M. Tyler devant quelque 650 délégués des 242 compagnies membres de l’IATA, des représentants des constructeurs d’avions, des motoristes, ainsi que des sociétés de service du secteur.
L’Iata a fondé sa prévision sur un prix du baril de brut à 110 dollars, contre 115 lors de son estimation en mars. Mais, “même avec une baisse des prix, le carburant devrait continuer de représenter 33% des coûts d’opération des compagnies”, a dit M. Tyler.
Le trafic passagers devrait progresser cette année à 2,96 milliards contre 2,83 grâce à la bonne tenue du secteur en Asie, Amérique latine et Moyen-Orient “où les économies ont été les plus robustes”, a dit le PDG de l’Iata.

M. Tyler a aussi critiqué la très controversée taxe carbone européenne sur les émissions des compagnies aériennes, “un obstacle (… ) à tout progrès réel”. “Notre pays hôte, la Chine à pris la tête de l’opposition” à cette taxe, “elle a interdit à ses transporteurs d’y participer”, a-t-il rappelé. Cette législation entrée en vigueur le 1er janvier, oblige les compagnies opérant dans l’Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.

Trends.be avec L’Expansion

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content