Les chiffres des exportations flamandes sont surestimés

© Image Globe / DIRK WAEM

La semaine dernière, le Flanders Investment & Trade (FIT) a publié ses données sur les exportations flamandes. Celles-ci représenteraient 83,25 % des exportations belges, contre 14,74% pour les exportations wallonnes et 2,01% pour les exportations bruxelloises, un taux impressionnant qui doit être quelque peu relativisé.

Les exportations flamandes ont le vent en poupe : 194,8 milliards d’euros, soit une hausse de 3,34% par rapport à la même période en 2011. Rien que vers les États-Unis, ces exportations atteignent la somme de 12 milliards d’euros sur les huit premiers mois de 2012, soit une augmentation de 31,15%, selon le Flanders Investment & Trade.

Ce taux de 83,25% est cependant un chouia surestimé et n’est pas le reflet réaliste de ce qui est produit sur le territoire par les entreprises du pays. La Flandre utilise en effet une méthodologie différente de celle établie par la Banque Nationale pour calculer les données chiffrées d’exportations. Le Flanders Investment & Trade exprime ses données selon le concept dit “communautaire” qui reprend d’une part les opérations d’exportation impliquant une entreprise résidente belge, mais également les opérations de transit alors que le concept dit “national” ,utilisé par la Wallonie, exclut ce même transit. Par ailleurs, l’adoption du concept national a permis de réduire considérablement ce qu’on nomme “l’effet de porte”, qui s’expliquait par le fait qu’une grande partie des entreprises non résidentes actives dans le transit ont un établissement près des ports et aéroports du nord du pays (Anvers et Zaventem en particulier), ce qui produit une surestimation des exportations flamandes.

La notion de transit ferait ainsi gonfler les chiffres des exportations du nord du pays d’environ un tiers, selon l’Awex. “Les chiffres avancés par la Flandre sont surestimés par rapport au volume réel d’exportations produites sur le territoire flamand” explique Stéphane Gagné, expert en Développement stratégique, au sein de la cellule Évaluation et Stratégie de l’Agence wallonne à l’exportation. “Gonfler les chiffres de la sorte peut poser problème pour le développement stratégique, car le taux de croissance est parfois beaucoup plus faible quand on exclut le transit”, avance Stéphane Gagné. “Ce qui est très important pour le développement des entreprises, c’est de savoir ce qui est réellement produit sur le territoire”, ajoute l’expert, en saluant au passage ce très bon résultat des exportations flamandes, qui revu à la baisse, avoisine cependant toujours les 80 %.

Ca.L

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