Les cheminots européens manifestent contre une plus grande libéralisation du rail

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Une petite centaine de cheminots européens, dont une majorité de Belges, ont manifesté lundi après-midi à Bruxelles, à l’initiative de la Fédération européenne des travailleurs des transports, leur opposition à la proposition de quatrième paquet ferroviaire de l’Union européenne.

Ils ont ainsi appelé les eurodéputés à rejeter la révision du règlement sur les obligations de service public (OSP) dans le transport de voyageurs qui ouvrirait, selon eux, la voie à une libéralisation accrue en la matière et à des pratiques de dumping social.

Le parlementaire européen Claude Rolin, ancien secrétaire général de la CSC, est notamment venu à la rencontre de ses anciennes couleurs, regroupées place du Luxembourg, ainsi que des autres syndicats présents, parmi lesquels la CGSP Cheminots mais aussi des délégations marocaine, coréenne, malienne, française ou allemande. La révision du règlement sur les OSP n’assurerait pas de protection aux personnels en cas d’appel d’offre de reprise d’une entreprise publique, auquel pourraient postuler des entreprises étrangères, publiques comme privées, afin d’exploiter par exemple le marché du rail en Belgique.

Tous les pays où une libéralisation du rail a eu lieu ont vu une augmentation des prix et le secteur privé délaisser les lignes peu rentables. Les syndicats citent le cas du Royaume-Uni, où cette évolution a été de pair avec une multiplication des tarifs par trois et une renationalisation des infrastructures par la suite. En Belgique, la SNCB prépare le terrain pour davantage de rentabilité en retirant du personnel des gares au profit des automates, illustre Filip Peers, secrétaire national de la CGSP Cheminots.

Il pourrait être décidé bientôt de faire rouler 20% des trains sans accompagnateurs, déplore, de son côté, l’un d’eux, présent lundi. “Tout est fait pour casser le service public”, résume-t-on à la CSC-Transcom. Une nouvelle mobilisation des cheminots européens est prévue le 13 décembre à Strasbourg. La prochaine session plénière du Parlement européen doit en effet se pencher sur le texte la semaine prochaine.

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