Les bonnes affaires des suppléments aériens

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Grâce aux prestations annexes, le chiffre d’affaires des compagnies aériennes est monté en flèche l’an dernier. Les sommes collectées par les transporteurs n’ont donc plus rien d'”annexes” puisqu’elles génèrent 11 milliards d’euros !

The sky is the limit… et les suppléments tarifaires aussi, aurait-on tendance à ajouter. Car de la restauration à bord à l’accès au lounge en passant par les oreillers, le paiement par carte, la location de DVD, le choix des sièges, l’enregistrement des bagages en soute, les commissions sur les locations de voitures et de réservation d’hôtel, l’ingéniosité des compagnies aériennes pour taxer leurs voyageurs est sans pareille.

Si ces “taxes” ont pris une ampleur inégalée, elles s’expliquent par la nécessité des compagnies aériennes à compenser la baisse du prix du billet affiché. Au cours des 10 dernières années, le prix réel du billet a baissé de 33 %. Dès lors, ces coûts divers, cachés ou non, se révèlent stratégiquement rentables pour les compagnies qui trouvent ainsi le moyen de gagner plus d’argent.

Après avoir ferré le voyageur grâce à un prix de base écrasé, les taksbox (suppléments) prennent le relais pour faire décoller le prix du billet quasiment à la verticale. Pour preuve : le chiffre d’affaires total généré par ces “recettes annexes” s’est élevé à 11 milliards d’euros pour l’ensemble du secteur, soit une croissance de 43 % entre 2008 et 2009.

Toutes les compagnies en profitent

Plus surprenant, la mode du supplément n’est plus l’apanage des compagnies low-cost. Les compagnies régulières traditionnelles ont bien compris que les services facturés en sus sont une source de revenus tout aussi indispensable que pour les compagnies à bas coûts. Deux compagnies américaines en ont d’ailleurs fait leur point fort : United et American Airlines. Chez elles, les surplus de services payants génèrent 1,5 milliard d’euros chez chacune d’elles.

Notons qu’un passager de United Airlines dépense en moyenne 18,76 euros, contre 14,43 euros pour celui d’American Airlines. Une troisième compagnie de l’Oncle Sam se situe sur le podium : Delta Airlines, qui a collecté 1,1 milliard d’euros.

Reste que, si ces montants sont énormes, ils restent encore “accessoires” par rapport à leurs recettes totales. Tout le contraire des compagnies à bas prix. Là encore, les premières places sont trustées par les compagnies américaines puisque, chez Allegiant, ces revenus s’élèvent à 29,2 % du chiffre d’affaires, pour 23,9 % chez Spirit.

Contrairement aux idées reçues, les surplus payés par les passagers de Ryanair ne génèrent “que” 22,2 % du chiffre d’affaires de la compagnie irlandaise, soit un peu plus de 10 euros par passagers. Pointons encore que, chez easyJet, les suppléments génèrent 19,4 % des recettes, soit 13,47 euros par passager.

Valéry Halloy

Top 6 des compagnies aériennes en termes de revenus engendrés par les services additionnels

(résultats annuels 2009)

1. United : 1.527.310.000 euros

2. American : 1.507.750.000 euros

3. Delta : 1.117.120.500 euros

4. Qantas : 782.903.000 euros

5. Ryanair : 663.600.000 euros

6. easyJet : 608.796.693 euros

Source : IdeaWorks/Amadeus

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