Les belles marges des bières spéciales

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La passion du produit explique le succès des bières spéciales et l’ouverture de nombreuses petites brasseries. Mais aussi leur rentabilité : les marges nettes peuvent atteindre 10 à 20 % sur les ventes.

Jean-Marie Rock, directeur technique de la brasserie d’Orval, partira à la retraite en octobre prochain. Enfin, à la retraite, c’est une façon de parler : il va créer une brasserie à Bouillon. “Je vais surfer sur la vague des bières spéciales”, sourit celui qui a forgé le goût actuel de la trappiste Orval.

Pourquoi lancer une brasserie à 65 ans ? Par plaisir et aussi parce que le marché est très demandeur. Et fort rentable. En effet, les bières spéciales, blanches, refermentées en bouteille, d’abbaye, trappistes, lambic (gueuze, kriek, etc.) et toutes les bières de caractère ont l’avantage de se vendre plus cher, jusqu’au double du prix d’une pils.

Cette tendance participe à la renaissance d’un secteur et tord le cou à la loi qui l’a longtemps dominé depuis la Seconde Guerre mondiale, celle de la consolidation inexorable, des économies d’échelles et des fusions. La brasserie du futur retraité d’Orval ne produira qu’une seule bière et n’assurera qu’une capacité de 10.000 hectolitres, bien moins que les 70.000 d’Orval qui ne suffisent pas à satisfaire la demande.

Malgré leur apparente ancienneté, les trappistes, telles qu’on les connaît, sont assez récentes, la création de la Chimay bleue ou des Rochefort remontant aux années 1950. Et elles doivent leur succès au côté authentique du label : une trappiste doit être brassée à l’abbaye. Ce qui n’est paradoxalement pas le cas d’une bière au label “bière d’abbaye”, comme la Leffe.

Dossier complet dans Trends/Tendances du 13 juin

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