“Les actionnaires de Club croient en l’avenir de l’enseigne”

Pour Marc Huybrechts, le CEO de Distriplus (maison-mère de Club détenue par la CNP et AvH), la chaîne belge de librairies-papeteries a sa place dans la partie francophone du pays. A condition de mettre en place une nouvelle organisation du travail. Selon lui, les 53 pertes d’emplois prévues dans le plan social devraient être revues à la baisse.

Hier jeudi, nous vous annoncions en primeur, dans le magazine Trends-Tendances et en ligne, l’existence d’un plan social chez Club. En pertes depuis trois ans et sur un marché de plus en plus concurrentiel, la chaîne de librairies-papeteries a décidé d’opérer une restructuration. Celle-ci prévoit la mise en place d’un nouveau modèle organisationnel qui pourrait entraîner la suppression de 53 emplois – soit un poste sur six – et la fermeture ou le passage en franchise de sept des 32 points de vente actuels. Pour Marc Huybrechts, le CEO de Distriplus, la société détenue à 50-50 par les holdings CNP et AvH et qui regroupe les enseignes Club, Di et Planet, ce plan ne signe nullement la fin de Club. Au contraire, insiste-t-il, “Nos deux actionnaires croient encore dans l’avenir de l’enseigne. Ils ont déjà mis les moyens et vont encore injecter de l’argent si l’on adapte le modèle organisationnel.”

Club, un nain en Flandre

La chaîne est confrontée à un problème de coûts. “En Flandre, la marque Club souffre davantage qu’à Bruxelles et en Wallonie en raison d’une notoriété plus faible, de la concurrence de Standaard Boekhandel qui compte quelque 150 magasins et d’une pénétration plus forte de l’e-commerce.” la société a déjà fermé deux magasins (Roulers et Alost) dans le nord du pays ces derniers mois et deux autres magasins, structurellement non rentables (on parle de Courtrai et de Wijnegem), pourraient subir le même sort dans le cadre du plan de restructuration. En revanche, en Wallonie et à Bruxelles, la direction estime que l’enseigne a tout à fait sa place dans le paysage commercial. Marc Huybrechts en veut pour preuve la croissance de 1 % enregistrée, en 2012, par la chaîne (à nombre comparable de magasins) alors que le marché a reculé de 2 %. “En librairie, nous avons même progressé de 4 %. En papeterie, la hausse est de 1 %. C’est notre assortiment cadeaux et notre rayon presse qui accusent les plus fortes baisses. Il n’y a d’ailleurs plus que trois magasins qui vendent des journaux et des magazines”, précise le responsable de la maison-mère de Club.

Limiter les fermetures en Wallonie et à Bruxelles

Marc Huybrechts confirme que 53 postes de travail sont bien menacés mais, nuance-t-il, ce nombre ne vaut que si le marché continue à se dégrader et si on ne trouve pas d’accord sur une nouvelle organisation du travail avec les syndicats. “Les pertes d’emplois devraient donc être réduites. De plus, il s’agit d’un chiffre brut car nous venons d’ouvrir un nouveau magasin à Mouscron et nous prévoyons d’en ouvrir deux autres en Wallonie dès que l’on aura trouvé un accord avec les partenaires sociaux.”

Quant aux fermetures de magasins, deux magasins en Flandre sont effectivement sur la liste. A propos des cinq points de vente “insuffisamment rentables” situés dans la partie francophone du pays (Ciney, Braine-l’Alleud, Flagey, De Wandt et Huy), il précise que des solutions seront recherchées pour les rentabiliser. “Cela pourrait passer par la franchise mais ce n’est pas notre préférence.” Ceux-ci pourraient dont être épargnés moyennant d’importants changements dans l’organisation du travail. Tout cela fera l’objet de négociations avec les représentants du personnel. Celles-ci doivent démarrer la semaine prochaine.

Le plan de relance de Club passera aussi par le développement d’une stratégie multi-canal avec le lancement d’un site d’e-commerce qui sera opérationnel début 2014.

Sandrine Vandendooren

Lisez aussi l’interview que le magazine Trends Tendances avait consacrée à Marc Huybrechts en septembre 2010.

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