Yves Stox

Le télétravail pour contrer les embouteillages: une combinaison intelligente ?

Yves Stox Senior Legal Counsel chez Partena Professional

Le télétravail est-il une solution pour contrer les embouteillages ? A première vue, il s’agit d’une situation win-win tant pour l’employé que pour l’employeur. Mais le télétravail ne constitue toutefois qu’un premier élément.

En effet, un employeur qui organise habilement le télétravail crée un effet de levier. Dès lors, quelle est l’étape suivante ? Permettre au salarié de déterminer lui-même le début et la fin de sa journée de travail. De plus, le télétravail offre la possibilité de récompenser efficacement ses employés.

Le télétravail

Les embouteillages nous font perdre de plus en plus de temps. Être au bureau à 9 heures du matin pour une réunion devient parfois un réel challenge. Si cela devient trop compliqué d’accéder au travail en voiture, les transports publics peuvent alors constituer une alternative. Mais malheureusement, il est souvent impossible d’accéder au bureau en transports en commun à cause du manque de correspondance. Et si se connecter depuis la maison était la solution ?

Pourtant, cette possibilité ne coule pas de source pour tous les employeurs. C’est en tout cas ce qui ressort d’une enquête menée par le SFP mobilité. D’après cette étude, il semblerait qu’un peu plus d’un employé sur dix travaille depuis son domicile une fois par semaine. Les salariés qui ne pratiquent pas le télétravail indiquent que le télétravail n’est pas autorisé au sein de leur entreprise ou pour leur fonction. Pourtant, un tiers des salariés voudraient pouvoir travailler depuis leur domicile, mais n’y sont pas autorisés.

Mais pourquoi certains employeurs sont-ils si réticents au télétravail ? C’est certain, tous les jobs ne permettent pas de faire du télétravail et un contact direct entre les salariés est souvent plus efficace. De plus, le télétravail nécessite des adaptations techniques. Mais pourquoi cette nouvelle manière de travailler est-elle si importante ? Car le télétravail procure davantage d’autonomie au salarié et l’employeur veut avoir la certitude que les salariés gèrent correctement cette manière de travailler.

Le télétravail, pas seulement quand il neige

Il y a quelques semaines, le ministre Kris Peeters affirmait dans un tweet que la loi offre désormais une solution pour un travail faisable et maniable. Lorsqu’il pleut ou qu’il neige, la sonnette d’alarme du télétravail retentit. Les salariés peuvent alors travailler à partir de leur domicile… mais toujours à condition que l’employeur le permette.

Mais rappelons-le, le télétravail occasionnel est également possible lorsqu’il ne neige pas. Par exemple, un salarié qui souhaite terminer une tâche en toute tranquillité ou qui souhaite garder un oeil sur ses enfants durant leurs examens peut aussi demander à faire du télétravail. Mais encore une fois, c’est toujours l’employeur qui établit le cadre et qui détermine la procédure à suivre. L’alerte travail à domicile de Kris Peeters peut alors jouer un rôle dans la mise en place du télétravail occasionnel dans certaines entreprises.

The extra mile : le télétravail hebdomadaire et les horaires flottants

Un réel progrès consisterait en la combinaison d’un télétravail hebdomadaire et d’horaires flottants. Mais comment y arriver ?

Il faudrait que l’employeur organise un cadre pour le télétravail, mais laisse au salarié le choix du jour où il travaille de la maison. Attention, ce jour-là ne donnera jamais lieu au paiement d’un sursalaire ou à des jours de récupération. La liberté dont jouit le salarié durant cette journée est la “récompense”.

En effet, le télétravail offre à l’employeur une occasion de récompenser efficacement ses collaborateurs. Ce dernier peut accorder une indemnisation aux salariés qui exercent une partie de leur travail structurellement et sur une base régulière à la maison. Ces frais de bureau ne sont soumis ni à l’impôt ni à l’ONSS.

L’horaire flottant est aussi un aspect qui peut être attrayant pour l’employeur et l’employé. Ce principe prévoit un certain nombre de périodes fixes durant lesquelles la présence du travailleur est obligatoire, et des périodes variables durant lesquelles le travailleur peut choisir lui-même le début et la fin de sa journée de travail. En effet, le travailleur peut travailler un peu plus longtemps un jour et épargner ce temps pour travailler moins un autre jour.

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