Le problème de la SNCB: “Des coûts élevés et des revenus bas”

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Un exercice de comparaison internationale révèle que la SNCB fait face à des coûts plus élevés et à des revenus moindres par rapport à un panel d’opérateurs ferroviaires européens comparables, a annoncé jeudi son CEO, Jo Cornu, promettant un train de solutions pour améliorer l’efficience interne de la compagnie ferroviaire belge.

Selon ce benchmarking, les revenus commerciaux du transport des voyageurs de la SNCB sont 34% plus bas que la moyenne des opérateurs comparés, dont ni les noms ni le nombre n’ont été communiqués par la SNCB pour des raisons de confidentialité. Par voyageur-kilomètre, la SNCB reçoit ainsi 6,4 centimes d’euro contre 9,7 centimes. “Au total, cela rapporte 629 millions d’euros à la SNCB. Si les revenus commerciaux de la SNCB se trouvaient au niveau de la moyenne des autres opérateurs, cela fournirait à la SNCB une recette supplémentaire de 330 millions d’euros”, souligne-t-on.

Parallèlement, les coûts du transport de voyageurs de l’entreprise belge sont 9% plus élevés que ceux de la moyenne des opérateurs comparés, ce qui revient à un surcoût de 110 millions d’euros sur un total d’1,266 milliard d’euros.

“Ces résultats ne m’ont pas vraiment surpris. Si je regarde en arrière, ces 10 dernières années, les gains de productivité ont été de 1 à 1,5% par an alors que nos collègues ont réalisé des gains de productivité de 2% par an”, a commenté Jo Cornu, tout en précisant que le comparatif a été réalisé sur des données de l’année 2013 et ne tient dès lors pas compte de certains efforts déjà fournis à la SNCB l’année dernière.

M. Cornu est aussi revenu sur un comparatif précédent qui avait mis en lumière le fait que le tarif standard pour un billet de 2e classe à la SNCB est 45% moins élevé que celui de la moyenne de 15 autres opérateurs d’Europe occidentale.

Autre enseignement de ce benchmarking: le nombre moyen de voyageurs par gare et par jour est 13% plus bas à la SNCB.

N’ayant aucune marge de manoeuvre sur la dotation, les tarifs, l’offre et les coûts d’infrastructure, fixés dans son contrat de gestion, la SNCB n’a actuellement la capacité d’agir que sur son efficacité interne, a souligné Jo Cornu. Ce dernier, tout en plaidant pour que le prochain contrat de gestion accorde plus de marge de manoeuvre à la SNCB, voit des pistes d’amélioration dans les domaines du marketing et de la vente via le développement des canaux de vente via internet et des automates. A ce sujet, un communiqué de presse de la SNCB envoyé quelques minutes avant la conférence de presse de son administrateur délégué a annoncé jeudi la suppression, à terme à partir du 1er juillet prochain, de 33 guichets peu fréquentés.

En matière commerciale, les tarifs pourraient être adaptés et/ou différenciés en fonction du moment de voyage ou de la réservation du voyage. Le nombre de catégories de voyageurs qui voyagent gratuitement pourraient également diminuer, a encore suggéré Jo Cornu, estimant que la Belgique est “championne” à cet égard.

Des pistes d’amélioration existent aussi au niveau de la maintenance des trains alors que l’âge moyen du matériel roulant de la SNCB atteint 21 ans contre 16 ans pour les sociétés ferroviaires du benchmark et que la flotte de la SNCB compte davantage de types de véhicules différents. Mais selon M. Cornu, le contrat qui sera passé pour acquérir du nouveau matériel “permettra de rajeunir le parc” de véhicules.

Enfin, des solutions devront être trouvées pour augmenter la vitesse commerciale des trains ou réduire les coûts des ressources humaines. La SNCB souhaite ainsi déterminer une stratégie, “ensemble avec Infrabel”, pour permettre une augmentation de la vitesse commerciale.

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