Le prix de l’électricité : une “grave menace” pour l’industrie belge

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En regardant chez nos voisins allemands, français et néerlandais, les consommateurs industriels belges ont chiffré le “handicap compétitif” dont ils souffrent : entre 1 et 6,9 millions d’euros par an. Haro sur les taxes pesant sur l’électricité.

Cela fait longtemps que le secteur le chante. Les prix de l’électricité en Belgique sont trop élevés et menacent dangereusement la compétitivité de l’industrie belge. Voilà à présent qu’il avance des données chiffrées – une première, souligne la Febeliec, la fédération regroupant et représentant les consommateurs industriels d’énergie en Belgique.

Fédération qui a donc demandé à Deloitte de comparer les prix de l’électricité achetée sur le marché par les principaux consommateurs industriels en Belgique à ceux que subissent leurs homologues en Allemagne, en France et aux Pays-Bas. Et ce sur la période courant de 2011 à début 2013.

En voici les principaux enseignements, portant sur des profils ayant des charges identiques et standardisées et des volumes de consommation allant de 100 GWh à 1.000 GWh. En examinant les prix totaux déboursés (prix de marché, auxquels viennent s’ajouter les coûts de réseau, sans oublier les taxes et autres redevances), Deloitte pointe un handicap compétitif par rapport à la moyenne oscillant entre 4 et 4,5 euros du MWh en Flandre et pouvant aller de 6,5 à 25 euros en Wallonie. Autrement dit, les prix totaux de la fée électricité dans le nord et le sud du pays se situent entre 12 et 45 % plus haut que la moyenne observée chez nos voisins. Soyons de bon compte : l’écart est remarquable surtout en Wallonie pour les seuls profils consommant entre 100 et 300 GWh annuels.

Calculette en main, Febeliec dénonce donc un handicap moyen d’un million d’euros en Flandre et de 2,5 millions en Wallonie pour une industrie pompant 100 GWh par an. Pour un consommateur dix fois plus important, l’addition grimpe à 6,4 millions en Flandre et 6,9 millions de l’autre côté de la frontière linguistique.

“La Belgique preste particulièrement mal en ce qui concerne les taxes et redevances, s’insurge le directeur de Febeliec. Alors que nos pays voisins limitent ces surcharges, pour des activités électro-intensives par exemple ou encore par l’introduction de plafonds et de tarifs dégressifs, elles déraillent totalement dans notre pays.” Et de mettre en avant l’exemption des coûts de réseau en Allemagne ou les taxations limitées pratiquées par la France et les Pays-Bas. “A politique inchangée, le handicap compétitif du consommateur industriel belge ne cessera de croître rapidement dans les années à venir, menace Peter Claes. Ceci constitue une menace pour l’industrie.” Tout comme les coûts salariaux, ajoute-t-il. Pourquoi taper sur un seul clou à la fois ?

Benoît Mathieu

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