Le président exécutif d’Airbus accuse Londres de n’avoir aucun plan pour le Brexit

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Le président exécutif d’Airbus, Thomas Enders, a accusé vendredi les responsables britanniques “de n’avoir aucune idée” de ce qu’ils faisaient sur le Brexit, au moment où s’ouvrait une réunion cruciale du gouvernement de Theresa May pour fixer sa position.

“Ils ont l’air de n’avoir aucune idée de ce qu’ils font, ou tout au moins ne sont pas d’accord” sur qu’il faudrait faire pour bien organiser le Brexit, a déclaré le patron de l’avionneur européen lors d’une présentation à Londres. Vendredi matin s’est ouverte une réunion du cabinet de la Première ministre britannique pour déterminer la future relation souhaitée avec l’Union européenne, deux ans après la décision des Britanniques de quitter l’UE par référendum et neuf mois avant le Brexit prévu fin mars 2019. Interrogé sur cette rencontre cruciale, M. Enders a dit penser que “le Royaume-Uni devrait au moins rester dans l’union douanière, les institutions de régulation, l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne et la Cour de Justice Européenne” pour minimiser les dégâts du Brexit.

“Le Brexit causera des dégâts à l’industrie aéronautique”

“Nous devons être honnêtes avec nos investisseurs et leur dire quelles seraient les conséquences”, a-t-il continué, précisant qu'”elles seraient très sévères en cas de Brexit dur ou désordonné, ça c’est sûr”. “Mais détrompez-vous, le Brexit, qu’il soit dur, mou, léger ou propre, qu’importe comment vous l’appelez, causera des dégâts à l’industrie aéronautique et à d’autres, et causera des dégâts au Royaume-Uni”, a-t-il ajouté.

Airbus emploie 15.000 personnes au Royaume-Uni, réparties sur 25 sites différents. Les ailes de ses avions y sont fabriquées avant d’êtres envoyées à des usines d’assemblage final dans d’autres pays européens. “Une autre chose qui nous trouble est la possibilité que le Royaume-Uni ne fasse plus partie de l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne” en cas de Brexit sans accord, a continué M. Enders.

“Si cela advient, dès avril prochain les certifications de milliers de parties de nos avions ne seraient plus valables, ce qui pourrait mener à un arrêt de notre production”. L’homme d’affaires allemand s’exprimait à Londres à dix jours du début du salon de l’aéronautique de Farnborough, un grand rassemblement des industriels du secteur organisé tous les deux ans dans la région de la capitale britannique.

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