Le nombre de primo-employeurs en forte hausse

Willy Borsus. © Belga

Le nombre de primo-employeurs s’est élevé à 16.100 au premier semestre 2016, ce qui représente une augmentation de 3.406 ou 27% par rapport au premier semestre 2015, rapporte mercredi, sur base de statistiques de l’ONSS, le ministre des Classes moyennes, Indépendants, PME et de l’Agriculture, Willy Borsus.

Une ventilation par Régions montre que la hausse des primo-employeurs est de 23% pour la Région flamande (8.219 primo-employeurs au premier semestre 2016), de 25% pour Bruxelles (2.697) et même de 34% pour la Région wallonne (5.184 primo-employeurs) par rapport aux six premiers mois de 2015.

Au niveau provincial, la province de Luxembourg tire son épingle du jeu (+47%), devant le Brabant wallon (+44%) et le Hainaut (+34%).

“Ce sont 16.100 employeurs au premier semestre 2016 qui ont pu franchir le pas de l’engagement”, se réjouit dans un communiqué M. Borsus, pour qui ces “bons chiffres peuvent évidemment être imputés à la mesure historique décidée lors du taxshift: l’absence de cotisations sociales patronales principales à vie sur le premier engagement”.

Depuis le 1er janvier 2016 et jusqu’à la fin 2020, tous les employeurs qui engagent un premier travailleur bénéficient d’une exonération des cotisations sociales patronales principales à vie sur ce premier travailleur.

“De nouvelles discriminations créées”

Le premier engagement moins coûteux, qui s’applique depuis le 1er janvier dernier, est une très bonne mesure car elle a créé des emplois supplémentaires, selon le Syndicat neutre pour Indépendants (SNI). “Dans le même temps, cette mesure crée une nouvelle discrimination entre les indépendants qui engagent leur premier collaborateur cette année et ceux qui l’ont fait il y a quelques années”, explique Christine Mattheeuws, la présidente du SNI. “La solution logique serait donc d’octroyer une exonération des cotisations patronales sociales les plus importantes à chaque premier membre du personnel d’une entreprise”.

Si le SNI apprécie la mesure gouvernementale en faveur des primo-employeurs, l’organisation estime qu’elle est “loin d’être équitable pour les nombreux indépendants qui ont par exemple engagé leur premier collaborateur en 2007 ou en 2013”. “Les indépendants qui ont recruté leur premier collaborateur avant 2016 peuvent oublier une exonération des cotisations patronales sociales les plus importantes et, de cette manière, payent bien plus cher pour leur premier collaborateur”, estime Christine Mattheeuws.

Pour le Syndicat des Indépendants et PME (SDI), il faut qu’au-delà des mesures prises pour favoriser l’embauche des premiers travailleurs, des mesures soient prises pour favoriser le maintien de l’emploi. “N’y-a-t-il pas une discrimination entre les entreprises elles-mêmes ? Entre la création et le maintien de l’emploi ?”, se demande le SDI.

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