Le mode d’emploi d’Eric Everard (Artexis) pour la croissance de son entreprise

Eric Everard. © belga

Il la surnomme la “stratégie des ‘C'”. Ce n’est ni une recette inratable, ni une formule magique. Juste une série d’éléments clés tirés de l’expérience d’une société passée “en 10 ans de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires à 91 l’année dernière”, comme le rappelle fièrement son CEO, Eric Everard.

Artexis, leader de l’organisation de salons et foires grand public (gestionnaire de Flanders Expo, Namur Expo, etc.) figure en bonne place sur la liste succincte des ex-PME belges ayant réussi le pari de la croissance financière (12 millions d’euros de profit lors du dernier décompte, contre… zéro 10 ans auparavant) et humaine (de 10 à 340 employés sur la même période).

Premier “C” pour concepts. Pour le Manager de l’Année 2013, la première condition est de se centrer sur des concepts (ou produits) forts. Pourquoi se borner à vouloir tout faire lorsque l’on ne brille que dans certains domaines ?
“Il faut identifier les activités pour lesquelles on est le meilleur et avoir le courage de laisser tomber celles pour lesquelles on est moyen.”

Pourquoi ne pas vendre le restant à ses concurrents, histoire de dégager du cash à investir sur ses points forts ? Qui dit excellence dit différenciation et valeur ajoutée.
“C’est précisément cela qui va par exemple permettre d’aller à l’exportation. Car pourquoi aller en Allemagne faire quelque chose que les Allemands font depuis toujours ?”

Si Artexis organisait au départ 28 événements, elle n’en a gardé que huit. “Ceux pour lesquels nous avions une position exceptionnelle sur le marché.”

Deuxième “C” pour clients. Sur lesquels toute entreprise devrait “brancher son cordon ombilical. Au final, sa seule raison d’être, c’est satisfaire sa clientèle.” Logique. Pourtant trop souvent négligé aux yeux d’Eric Everard.

Chaque jour, le CEO demande à ses collaborateurs de téléphoner à deux visiteurs de ses salons. Une manière de prendre le pouls. Pour mieux adapter ses programmes de recherche et développement à la demande du marché. “Trop de start-up trouvent qu’elles sont géniales parce qu’elles ont développé un concept, mais échouent parce qu’elles n’ont pas suffisamment été à l’écoute.”

Place ensuite à la créativité. “On vit dans un monde de fous !, s’exclame- t-il. L’évolution de l’environnement économique est telle qu’elle implique de continuellement surfer sur la vague de l’innovation.”

Chez Artexis, pour insuffler une culture d’entreprise favorable à la prise de risques, un prix de “l’erreur dont on a finalement tiré une idée” est décerné chaque année. “Sans ironie. Il faut oser et donc parfois se tromper. D’ailleurs, si je peux dire cela aujourd’hui, c’est parce que j’ai fait des erreurs.”

Le dernier mot-clé d’Eric Everard est champion. “On ne gagne pas un tournoi de foot avec une mauvaise équipe. Plus on approche de la division 1, plus il faut remanier l’équipe.” Il faudrait savoir s’entourer “de gens meilleurs que soi”, tant en interne qu’en externe. Et accepter pour cela de mettre la main au portefeuille. If you pay peanuts, you get monkeys…
“Souvent, j’entends des entrepreneurs se plaindre de la difficulté d’être seul. Mais ils ne créent pas de conseil d’administration composé de vrais administrateurs indépendants. Parce que cela coûte trop cher. Or, il s’agit plutôt d’un investissement.”

Ces quatre “C” doivent nécessairement s’imbriquer, conclut le manager. Se concentrer sur sa valeur ajoutée en écoutant sa clientèle permettra de dégager de la marge bénéficiaire pour investir dans la créativité et s’entourer des meilleurs collaborateurs. “Un cercle vertueux !”

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