Le leadership des lasagnes belges reste intact

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Le scandale de la viande de cheval n’effraie pas (encore ?) les acteurs wallons de la lasagne qui, ensemble, produisent la majorité des lasagnes fraîches en Europe.

L’affaire de la viande de cheval à la place du boeuf continue de secouer les autorités sanitaires de nombreux pays, ainsi qu’une série d’industriels. De la viande chevaline, nettement moins chère que le boeuf, a également été trouvée dans les carbonades de certaines friteries (belges notamment) en début de semaine. Des enseignes comme Lidl commencent à retirer certains produits (penne à la bolognaise) de leurs rayons. Et les contrôles vont bon train dans tous les pays d’Europe. Du coup, les consommateurs pourraient bien se montrer réticents même si, jusqu’ici, aucun risque sanitaire majeur n’a été détecté.

Les industriels belges de la lasagne se montrent toutefois sereins face à ce que certains ont d’ores et déjà appelé le “scandale de la lasagne”. Craignent-ils l’impact négatif de cette affaire ? “Absolument pas, réagit Bernard Delfosse, patron de Farniente, une PME wallonne de 43 personnes qui ne produit que de la lasagne fraîche. Car nous assurons une traçabilité totale de nos viandes qui sont, d’ailleurs, travaillées chez nous. Et je pense qu’en Belgique, les contrôles sont suffisamment stricts pour éviter ce genre de problèmes.”

Les belges leaders

On l’ignore le plus souvent, mais la Wallonie compte quelques-uns des plus gros producteurs européens de lasagne fraîche. En effet, trois acteurs qui disposent de leur centre de production en Wallonie tiennent la corde de la production de lasagne fraîche. D’abord, le groupe flamand Ter Beke qui est devenu leader européen de la lasagne fraîche via ses marques Vamos et Come a casa. Viennent ensuite Mamma Lucia qui appartient depuis 2007 au groupe italien Rana, puis Farniente, la seule PME mono-produit du secteur. S’il est difficile de chiffrer avec précision ce que représentent ces trois acteurs sur le marché européen, Bernard Delfosse, le patron de Farniente, estime à la grosse louche que la Belgique pourrait bien fournir au moins 60 % du marché de la lasagne fraîche. Rien que sa PME qui génère 9,2 millions d’euros de chiffre d’affaires achète 900 tonnes de viande par an, soit déjà plus que les 750 tonnes incriminées dans le scandale touchant Spanghero en France. Et il est le plus petit des trois acteurs belges. Dirk De Backer, secrétaire général de Ter Beke, reste vague sur les chiffres précis de la lasagne au sein de son groupe. Mais il précise que la division plats préparés assure 30 % du chiffre d’affaires (404 millions d’euros en 2011) et, là-dedans “une grosse partie sont des lasagnes”.

Bien que certains observateurs s’attendent à un ralentissement des ventes dans les jours et semaines à venir, les différents acteurs se disent épargnés, notamment parce qu’ils utilisent principalement… du porc et non du boeuf. Les lasagnes Farniente (produites majoritairement à marques de distributeurs), par exemple, contiennent 24 % de viande, dont 89 % de porc. Rassurant pour les consommateurs belges qui achètent chaque année “20.000 tonnes de lasagne pour consommation à domicile, analyse Marc Mondus, consultant pour GfK. Dont 95 % sont achetées au rayon frais et 5 % en surgelé.”

CHRISTOPHE CHARLOT

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